Les réseaux pour ne pas rester seul
En Touraine, les chefs d’entreprise ont tendance à intégrer un réseau professionnel. La CCI encourage cette évolution.
Communautés, clubs, associations, grappes d’entreprises. En Touraine, les réseaux d’entreprises ne cessent de se développer et de se diversifier. Certains sont très spécifiques comme ce « Portugal business club » qui ambitionne de regrouper « tous les décideurs en lien avec le développement des échanges France-Portugal » ou ce Centre & Tic qui fédère les acteurs de l’économie numérique.
Vice-présidente de la CCI en charge de la formation et de l’innovation, Catherine de Colbert constate « que cela se développe à vitesse grand V ». Elle assure « que les entrepreneurs ont besoin de sortir la tête du guidon » d’où cet engouement pour ces différentes formules « qui permettent d’apprendre, d’échanger, de monter en compétence, de s’informer sur les nouvelles technologies, de réaliser des affaires ».
Fin 2013, la chambre consulaire avait consacré tout un dossier au sujet. On y apprenait que plus de mille personnes participaient à un ou plusieurs de ces réseaux regroupant des gens travaillant dans le même secteur d’activité ou intéressés par des thèmes communs.
Apprendre à chasser en meute
Les grandes enseignes ont leur club, les dirigeants commerciaux également (voir la page entreprendre de la semaine dernière). Il en va de même de la communauté des transporteurs pour ne citer que les plus récents.
Les formes sont multiples, les buts poursuivis également. A Tours, Marie Landry préside Puissance 20, une association qui, comme son nom l’indique ne regroupe pas plus de vingt chefs d’entreprises. « Il y a chez nous des avocats, des gens qui travaillent seuls, des patrons de PME ». Une fois par mois, les membres de Puissance 20 se retrouvent pour échanger sur la conjoncture « mais aussi pour faire le lien, pour apprendre à nous connaître. La conjoncture est difficile, on connaît des moments de doute qu’il faut mieux affronter à plusieurs ». Président du Club One, Marc Bonvallet insiste aussi sur ce besoin de rencontres : « Chez nous, on refuse tout affairisme, tout opportunisme. On se réunit pour essayer de partager ensemble autre chose que notre vie d’entrepreneurs. »
L’objectif est un peu différent chez Aceos, un réseau qui regroupe 60 adhérents en Indre-et-Loire et où se pratiquent des « speed meeting » visant « à renforcer son réseau voir à décrocher des contrats ». Lors d’une récente rencontre à Joué-les-Tours, Rachida (décoratrice) et Franck (responsable d’une société de communication) y voyaient le moyen « de rencontrer en direct des décideurs et de développer une partie commerciale qui était parfois négligée faute de temps ».
C’est la même logique qui anime ceux qui participent aux networking organisés par la CCI ou qui font partie du cluster Noveco plus spécifiquement dédié aux petites entreprises du BTP qui souhaitent mutualiser leur action. « Chez nous c’est assez nouveau alors que cela existe depuis longtemps en Italie et en Allemagne. Il est grand temps aujourd’hui que les Français apprennent, eux aussi, à chasser en meute », conclut Catherine de Colbert.
Philippe Samzun