30 avr 2015
Bruno Pille

De la fourche européenne à la fourchette tourangelle



Le directeur de la Sécurité de la chaîne alimentaire en Europe vient de se retirer à Saint-Antoine-du-Rocher. Éric Poudelet se raconte. Avec appétit.

Désormais à la retraite, Éric Poudelet va pouvoir se consacrer à sa commune en tant que conseiller municipal et veiller sur son assiette : de l’andouillette de Touraine au barbecue (son plat préféré) au miel de ses abeilles.

Désormais à la retraite, Éric Poudelet va pouvoir se consacrer à sa commune en tant que conseiller municipal et veiller sur son assiette : de l’andouillette de Touraine au barbecue (son plat préféré) au miel de ses abeilles.

Le petit garçon qui passait ses vacances à Saint-Antoine-du-Rocher, a travaillé aux plus hautes responsabilités de la Commission Européenne jusqu’à cette fin 2014. Depuis janvier de cette année, il est revenu au bercail, à ses racines familiales et, sans doute, aux sources mêmes de sa belle carrière.

Son grand-père, Jacques Vassor, fut en effet maire de cette commune située au nord de Tours, député et enfin sénateur. Il fit partie de la délégation française signataire du fameux Traité de Rome, l’acte fondateur de la construction européenne en 1957. Éric Poudelet avait alors 6 ans. L’âge de la raison. Son futur serait tout tracé et se jouerait à Bruxelles.

Avec un père militaire muté tous les deux ans, Éric fréquentera en tout 14 établissements scolaires dont le lycée Descartes; avant le bac et des études supérieures qui le mèneront au doctorat de vétérinaire, à l’école de Maison-Alfort. Diplômé, il file au Niger puis à la Réunion (service national de deux ans et demi à l’époque) où « je m’occupais d’élevage ». Le ministère de l’Agriculture le remarque. On le nomme, à 33 ans, directeur départemental des services vétérinaires du département de la Vendée jusqu’au jour où un inspecteur européen voit en lui un avenir à Bruxelles.

Éric Poudelet passe bientôt le concours de fonctionnaire européen avec réussite. De son entrée à sa sortie dans le sérail de la future Commission Européenne, il voit la communauté passer de 12 à 28 États membres. Et au moment où il rejoint Bruxelles, recruté pour des missions législatives, tout s’enchaîne : crises de la vache folle, de la dioxine en Belgique. Crises alimentaires aussi : huiles de tournesol ukrainien, beurre frelaté italien, viande de cheval, santé des plantes. Éric Poudelet met en place des législations sévères pour protéger les populations et démanteler les trafics. « Prenez la crise de la vache folle et son pic en 1992, se souvient-il. Il a fallu attendre l’an 2000 pour que le nombre de cas diminue et l’après 2010 pour que la maladie – l’encéphalopathie spongiforme bovine – disparaisse… Les contrôles existent toujours mais ils ont été assouplis… ».

“ L’Europe, c’est la solidarité dans la diversité…

L’Europe agricole est devenue marché unique, avec des normes et des standards identiques pour tout le monde. Les directives sont devenues règlements.Nous sommes plus de cinq cents millions de consommateurs, le premier importateur de denrées alimentaires au monde et vingt huit pays de niveau de développement inégal. L’objectif premier de la politique de la Commission européenne en matière de sécurité alimentaire est de garantir un niveau élevé de protection de la santé humaine et des intérêts des consommateurs dans le domaine alimentaire. Autre challenge : tenir compte de la diversité, et notamment des produits traditionnels en assurant le fonctionnement efficace du marché intérieur.

Directeur de la Sécurité de la chaîne alimentaire, Éric Poudelet dirigeait 120 personnes dans six unités distinctes : agrément des organismes génétiquement modifiés (OGM), maladie des plantes, pesticides, additifs alimentaires et contaminants, étiquetage et qualité alimentaire, fraudes alimentaires et application des lois par les états membres, lutte contre le gaspillage. « L’Europe alimentaire est fiable mais il y aura toujours des intoxications. Actuellement, des contrôles ont lieu sur la dénomination des poissons dans les supermarchés et les restaurants. L’an prochain, la mention de composition nutritionnelle des aliments sera obligatoire, idem pour l’origine des viandes d’autruche et de cheval. Puis ce sera le tour des produits laitiers… ».

BIO EXPRESS
> 64 ans, docteur vétérinaire.
> Directeur de la Sécurité de la chaîne alimentaire à la Commission Européenne jusqu’au 1er janvier 2015.
> A été chargé de mettre en place les législations sévères contre l’impact des crises de la vache folle, de la dioxine en Belgique et les fraudes à la viande de cheval, à la fausse margarine et huile de tournesol.

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