Aéroport : un trafic en hausse mais un avenir incertain
L’avenir de l’aéroport civil de Tours pose question. Son activité augmente
mais son financement public est sujet à débat et soulève des protestations.
Le retrait prochain de la base aérienne 705 induirait un coût supplémentaire à la charge des collectivités. Un argument de plus pour les opposants au financement public de l’aéroport.
Alors que le gestionnaire de l’aéroport de Tours, la SNC-Lavalin, annonçait hier une hausse du trafic passager de 1,3 % en 2014, avec plus de 184.000 passagers accueillis contre 181.000 en 2013, l’avenir de l’aéroport civil de Tours demeure, à ce jour, des plus incertains.
Le départ programmé – entre 2016 et 2018 – de l’école de chasse de la BA 705, dont les avions partagent la même piste que l’aéroport civil, induirait des coûts de fonctionnement supplémentaires pour l’exploitant privé, de l’ordre de plusieurs centaines de milliers d’euros par an. Car la base aérienne supporte une grosse part du fonctionnement de l’aéroport, en assurant notamment le dispositif de sécurité incendie ou l’entretien de la piste.
Une charge qui incomberait à la collectivité, alors que la colère gronde depuis plusieurs mois, parmi des élus locaux de gauche, pour que la participation de la collectivité au fonctionnement de l’aéroport soit revue à la baisse (voir plus bas).
Car le propriétaire de l’aéroport, c’est le Syndicat mixte pour l’aménagement et de développement de l’aéroport international de Tours (Smadait) qui est constitué d’élus de la ville, de la communauté d’agglo, des conseils général et régional.
Et, chaque année, le Syndicat mixte verse plus de 3 millions d’euros à l’exploitant, la SNC-Lavalin, subvention de fonctionnement fournie par le département, la Région et Tour(s)plus à hauteur de 963.000 chacun et par la chambre de commerce et d’industrie. Mais la CCI devrait se retirer du Syndicat et, de ce fait, supprimer sa subvention annuelle de 500.000 à l’aéroport.
Des manques à gagner engagés ou prévisibles qui, ajoutés à une conjoncture économique difficile, nourrissent les inquiétudes sur le financement de l’aéroport dans un proche avenir.
Le sujet qui “ embarrasse ” les élus…
Il y a quelques semaines, le président du syndicat mixte, Jean-Gérard Paumier, maire UMP de Saint-Avertin, vice-président de Tour(s)plus et conseiller général, avait indiqué que la contribution des collectivités à la SNC-Lavalin serait revue à la baisse de 100.000 cette année mais qu’il n’entendait pas dénoncer l’accord signé avec l’exploitant de l’aéroport.
Un président qui n’a pas répondu à nos sollicitations répétées depuis une quinzaine de jours pour évoquer le devenir de l’aéroport.
On peut y voir le signe d’un dossier qui « embarrasse » les majorités en place, quelle que soit leur couleur politique.
