Le rebond de Kangouroute
Cette auto-école a évité la liquidation judiciaire grâce à la mobilisation de ses salariés devenus actionnaires. Trajectoire.
La sortie de route fut évitée de justesse pour cette auto-école tourangelle placée en liquidation il y a un an. Mais Kangouroute a rebondi en se réorganisant en Scop, « une suite logique d’une aventure professionnelle » explique Christophe Beauger, aujourd’hui responsable de la société qui fait travailler 7 salariés.
Le moniteur (en chef) a même avancé les fonds à quatre de ses collaborateurs, soit 5.000 euros pour chacun. Muriel (ex-assistante de direction en charge de toute la paperasserie des inscriptions, déclarations Urssaf, comptabilité, etc), Philippe et Olivier, les enseignants moto et voiture participent avec lui à ce nouveau défi.
Pas de changement pour la clientèle
Ce basculement et cette contribution dans l’univers de l’économie sociale et solidaire, Kangouroute les a naturellement préparés. « On a fait que continuer l’activité » poursuit, avec humilité, Christophe Beauger. Pourtant, le changement se fait de l’intérieur : « l’opération nous a permis de garder les actifs. Pour autant, nous sommes devenus responsables de notre métier, de nos revenus et de nous. Il y a humainement quelque chose de grand et de différent ».
Cette année, le chiffre d’affaires sera sensiblement le même que celui de l’an dernier (500.000 euros). Preuve qu’il fallait éviter la liquidation judiciaire parce que l’entreprise était viable, en équilibre entre les recettes et les nombreuses dépenses (location et l’entretien de la flotte des six motos et des cinq voitures, le loyer du 146 rue Édouard-Vaillant, l’abonnement internet, l’essence, les assurances, le comptable, la cotisation à l’association de la formation des motards, l’adhésion à l’Union régionale des Scop, etc).
Kangouroute tient donc la route aujourd’hui. Son objectif : devenir la meilleure auto-école de la place de Tours !