Sens du partage au FunLab de Tours
- Des mondes qui s’ignorent habituellement ont là l’occasion de se rencontrer, d’échanger.
Au FunLab, des créateurs numériques utilisent du matériel commun et partagent des données… Une idée qui ouvre plein de perspectives. Une réunion du FunLab, à la cantine numérique du Sanitas.
Le FunLab, c’est le FabLab de Tours. C’est-à-dire un atelier de fabrication numérique, ouvert à tous. En clair, on y vient avec ses idées, ses compétences, ses envies, on réalise des projets sur du matériel mis en commun, et on partage ses données ; à charge de revanche, évidemment. « Pour la France, où l’on a plutôt la culture du secret, c’est une véritable révolution culturelle », constate Cyrille Giquello, membre du FunLab. L’association FunLab, en gestation depuis décembre 2012 et née officiellement en juillet 2013, fonctionne plutôt bien. Il faut dire que le système a bien des vertus.
D’abord, les compétences ajoutées les unes aux autres, les données mises en commun ouvrent des perspectives que les promoteurs des FabLabs ont eux-mêmes encore bien du mal à évaluer.
Ensuite, évidemment, ça réduit considérablement les coûts. Didier Roudaut, président du FunLab, prend l’exemple d’une imprimante 3D : « Une petite entreprise ne pourrait pas forcément se payer une imprimante 3D dont elle n’a peut-être pas un usage fréquent. »
Artistes, ingénieurs, demandeurs d’emploi…
Et puis des mondes qui s’ignorent habituellement ont là l’occasion de se rencontrer, d’échanger : « Les chercheurs ne sont plus entre chercheurs, se réjouit Didier Roubaut. Nous avons chez nous des artistes, des ingénieurs, ou des personnes sans emploi. » « Finalement, c’est un lieu de possibles, on peut tout imaginer », s’enthousiasme Cyrille Giquello.
Seul hic, mais il est de taille : FunLab est actuellement hébergé à la cantine numérique, le lundi soir. « Ce n’est pas adapté à nos besoins, soupire Didier Roubaut. Nous ne pouvons pas installer de matériel volumineux, et nous devons tout ranger en fin de soirée. » La situation devrait bientôt s’améliorer avec un transfert sur le site Mame. Cyrille Giquello enfonce toutefois le clou : « La question est de savoir si les collectivités considèrent un FabLab comme un outil de territoire, au même titre qu’une médiathèque, par exemple. »
L’association participera, fin septembre, aux Journées du Bénévolat, dans l’espoir de trouver des bénévoles pour s’occuper de la partie administrative. « Parce que pour le reste, nous n’avons pas de mal à recruter », conclut Didier Roudaut.