Chantal Desbordes, première femme Amiral
Elle est entrée dans l’histoire en obtenant ses étoiles de contre-amiral de la marine nationale. Une première pour une femme ! Elle est le Grand témoin des rendez-vous Carnet Pro et de Cap’Éco N°4.
Elle avoue humblement qu’elle était « condamnée à réussir ! ». Mais son message aux femmes et aux décideurs est aussi clair que l’eau de mer : « « Pas simple d’être une femme dans un monde d’hommes, ni d’être une littéraire dans un milieu scientifique, encore moins de n’avoir pas eu le droit de naviguer… ».
Tour à tour documentaliste, journaliste, producteur déléguée de films, chef de cabinet, stratège, directeur d’enseignement, commandant de l’École navale, directeur adjoint des ressources humaines de la Marine nationale : tout cela sous l’uniforme ! Amiral qu’elle veut écrire et lire sans « e » pour le genre neutre en bonne licenciée de lettres classiques, Chantal Desbordes est assurément une pionnière. Son parcours singulier, elle ne le doit qu’à elle-même, à sa ténacité et à son sens des responsabilités. Recrutée sur titres, elle entre dans la marine le 1er novembre 1970. Elle débute à l’information et à la communication audiovisuelle, au service de relations publiques de la marine, puis à l’Établissement cinématographique et photographique des armées du Fort d’Ivry-sur-Seine.
Pionnière de la féminisation de la Marine
Elle raconte ensuite son parcours essentiellement tourné vers les ressources humaines : direction du personnel militaire à Paris, chef de cabinet du directeur du personnel de la marine (1986-1987), Chantal Desbordes est aussi la première candidate admise sur concours à l’École supérieure de guerre navale. Elle en sera durant 13 ans la seule brevetée. Elle rédige les textes et discours des chefs d’état-major sur la politique navale de la France, le centre d’instruction navale de Brest puis à nouveau la direction du personnel à Paris.
Elle travaillera sous l’autorité directe du ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, une autre femme. Nommée contre-amiral, c’est elle qui va faire entrer les femmes dans la marine : « Il y en avait 196 pour 70.000 hommes. Aujourd’hui, elles sont 5.500, soit 14 % des effectifs contre 20 % dans les armées de terre et de l’air… ».
C’est aujourd’hui ce parcours qu’elle raconte devant les chefs d’entreprises. « De mon petit bureau jusqu’au grand chemin. », dira-t-elle aux entrepreneurs tourangeaux de Carnet Pro ce mardi matin 17 juin, à l’hôtel de l’Univers à Tours. Comme une leçon de vie !
Une seconde femme a été nommée amiral. Une troisième devrait l’être d’ici la fin de l’année. La Tourangelle Chantal Desbordes a ouvert la voie.