“ Messieurs les dirigeants, écoutez la Génération Y ”
Recrutement, implication, fidélisation, comportements : les conseils de Benjamin Chaminade pour piloter ces jeunes.
Face à l’arrivée et à la place qu’occupent désormais les jeunes de 22 à 35 ans, les fondements de l’entreprise ont tremblé. Combien sur l’échelle de Richter ? La question ne se pose pas en sismologues mais plutôt, pour les dirigeants d’entreprise, en bons pères de famille si l’on en croit Benjamin Chaminade. Ce spécialiste des comportements de la génération Y suit, avec acuité, le phénomène et ses conséquences dans le fonctionnement du monde économique français. Il a d’abord cherché à en identifier les ressorts. « On ne peut pas affirmer que ces jeunes ont bouleversé le management, mais que les pratiques ne sont plus adéquates. »
Y aurait-il nécessité, pour les dirigeants à s’adapter ? Une réponse affirmative s’impose mais, d’emblée, ne suffit pas sans être justifiée. « À eux de comprendre ce qui se passe, quitte à faire des efforts… ». Pour Benjamin Chaminade, lui-même à peine plus âgé que la génération Y actuelle, « il n’y a pas de choc ! ». Et il n’y a pas de génération nouvellement formatée mais « un problème de culture(s) ». Forcément. Entre les baby boomers (W), les enfants des Trente Glorieuses de 1959 à 1977 (X) et maintenant les Z (post-1992), les jeunes loups “ Y ” montrent les crocs avec leurs arguments. Non seulement ils ont grandi et vécu avec les mêmes plâtres – 11 septembre 2001, internet, portable, divorce – mais ils ont aussi fait bouger les curseurs.
Trois raisons à cela, selon notre grand témoin : sociétale avec cette évolution dans la notion de mondialisation économique, l’arrivée des nouvelles technologies (réseaux sociaux en particulier) et un environnement intime bouleversé pour 80 % d’entre eux par l’effondrement d’un modèle ou cocon familial uni.
Dans ces conditions, que dit Benjamin Chaminade aux (jeunes) patrons ? « Vous les avez élevés, maintenant managez-les ! »
Une manière de rassurer ou de rattraper l’éducation de leurs progénitures – sans se faire déborder dans l’autorité – et de se laisser porter par leurs modes et leurs codes de communication générationnelle.
Patron ? (Second) papa ? Coach ? « Écoutez ce qui se passe dans les changements » livre Benjamin Chaminade en conclusion. Positivement.