Flux pour
Articles
Commentaires

Vous cherchez encore un livre pour l’été ? Arrêtez-vous sur le roman de J. Courtney Sullivan, « Les débutantes« , paru ce printemps et en vue depuis dans toutes les bonnes librairies.

L’histoire ? C’est celle de Bree, Celia, April et Sally, quatre étudiantes que la vie va lier à jamais. Quatre filles très différentes qui vont passer quatre années à l’Université féminine de Smith. Une expérience unique.

Occupant des chambres voisines sur le campus ces quatre jeunes filles venues d’horizons très différents font connaissance.  Il y a Celia, écrivaine en devenir élevée dans la foi catholique ;  Bree, beauté du Sud de l’Amérique, déjà fiancée mais aussi Sally, jeune fille bon chic bon genre dont la mère vient de décéder et April, féministe radicale et tête brûlée.

Dans cette université réputée qui a inspiré notamment l’auteure Joyce Carol Oates, leurs destins se dessinent. Toutes les quatre apprennent à être femmes. Pas si simple dans l’Amérique contemporaine. Entre choix et contraintes, on les suit. Jusqu’au mariage, la maternité, les engagements politiques, la bisexualité, etc.

Au fil des 517 pages, un roman d’initiation qui fonctionne par flash-back et chapitre où chacun des quatre personnages raconte sa version, un pan de sa vie, sa vision des années passées ensemble puis séparément. Une histoire sur laquelle se greffe une autre, liée à la disparition subite et mystérieuse d’April. L’occasion pour les filles de se retrouver.

Extraits

Page 295 : « D’habitude, Sally allait courir pendant sa pause déjeuner, mais ces derniers temps, à chaque fois qu’elle faisait un effort, elle se sentait vidée de toute énergie et elle avait mal à la tête. Du coup, à la place, elle avait pris le pli de rester à son bureau avec l’exemplaire du Boston Globe de son patron qu’elle lisait dans un état absolument horrible, et les pages du journal lui faisaient penser à April, à son combat pour que les choses changent, à son engagement sincère pour l’amélioration des conditions de vie des femmes ; des femmes dont la plupart des gens se souciaient comme de leur première chemise, des femmes qu’April elle-même ne connaissait pas. »

Page 306 : « Et, tout à coup, elle se souvint pourquoi les Smithies étaient ses meilleures amies. Elle entrevoyait le fait que, dans les jours prochains, elle raconterait à des douzaines de personnes qu’elle allait avoir un bébé ( la vache, un bébé), et qu’aucun, sans exception, ne manquerait de s’extasier, ni de roucouler parce qu’elle était une femme mariée, et que les femmes mariées qui tombaient enceintes donnaient une occasion de s’extasier et de roucouler. Mais seules les Smithies avaient suffisamment de tripes pour s’inquiéter de savoir si elle était réellement heureuse. Les filles constituaient un refuge, là où elle pouvait toujours aller et se retrouver. »

Page 348 : « Cette mentalité lui était restée depuis. Elle avait une théorie là-dessus : d’après elle, les étudiantes diplômées des universités pour femmes étaient semblables aux personnes qui avaient connu la crise – même si elles avaient à présent suffisamment à manger, elles récoltaient tout jusqu’à la dernière miette. Lorsqu’elle rencontrait un type, n’importe quel type, elle était bien contente de le prendre avec ses défauts, parce que Dieu seul savait quand elle retomberait sur un morceau de chair fraîche ? C’était une chose de sortir avec des minables, mais c’en était une autre d’en épouser un. »

 Mon avis

Ce livre, je l’ai acheté sur conseil d’une jeune libraire tourangelle. J’avoue quel sur le papier, ce n’était pas trop ma tasse de thé mais je me suis laissée tenter. Et je ne le regrette pas. Ce roman d’initiation féminine voire féministe vous happe malgré son style, très simple. Vous vous laissez prendre à ces quatre destins croisés en vous disant qu’être une femme n’est pas toujours facile même dans l’un des pays les plus riches du monde. Entre conventions, héritage familial et quête d’absolu, chacune essaye de s’en tirer sans trop de dommage collatéral. Pas simple. Un roman d’été pour jeunes femmes branchées… et pour les autres aussi !

 » Les débutantes », de J.Courtney Sullivan, Editions  Rue Fromentin, 22€.

Laisser un commentaire

*