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Deux vies. Deux pays. Et une quête. Le nouveau roman de Laia Fàbregas, auteure déjà de « La fille aux neuf doigts », également édité chez Actes sud, raconte tout cela. Avec « Atterrir », l’auteur espagnole qui partage aujourd’hui sa vie entre Amsterdam et Barcelone nous plonge dans une histoire étrange. Et qui vous tient en haleine.

 

L’histoire ? Un vieil Espagnol meurt dans un avion en laissant près de lui une simple boîte en bois (qui, une fois ouverte, laissera découvrir un mot, « breiszat » qui n’existe pas). Placée à ses côtés dans l’appareil, une Néerlandaise dérobe l’objet et s’engouffre dans le tourbillon d’une enquête fondée semble-t-il sur l’espoir de retrouver un ange qui n’est peut-être pas sans rapport avec ce vieillard disparu en plein vol. Et pour cause.

Au fil des chapitres, intitulés Lui ou Elle selon le narrateur qui s’exprime à la première personne, le lecteur plonge dans les méandres de deux vies. Que tout oppose.

Lui, c’est un fils de paysan espagnol. Un jour, en 1962, il s’en va pour les Pays-Bas pour travailler et mettre de la distance entre celle qu’il aime et lui. Elle épousera son frère. L’homme va rencontrer Willemine, sa femme éprise de liberté et d’art dans une société trop bourgeoise. Ils auront trois enfants et vivront heureux jusqu’à ce que Willemine tombe malade. C’est le retour en Espagne, le deuil, la quête des souvenirs et d’un sens à donner à sa vie.

L’autre personnage, lui, travaille dans l’administration fiscale aux Pays-Bas. Ses parents ont péri dans un terrible accident de route. Alors fillette, elle était aussi dans la voiture dont un jeune homme l’a sortie in extremis. Elle mettra dès lors toute son énergie, recueillie par sa tante et son oncle, à retrouver celui qu’elle nomme Ange. Armée de sa seule liste de noms, elle cherche, quitte à en oublier de vivre, d’aimer…

Les deux histoires se croisent dans le fameux avion et n’en forment plus qu’une… Le roman bascule. Mais chut, pas question de vous en dire plus !

Extraits

Page 110 : « Elle voulait aller le plus vite possible à Figueras pour être auprès d’Arjen. Je suis sorti de la ville, et j’ai pris l’autoroute. Les autres voitures étaient pleines de gens qui savaient où ils allaient, tandis que dans la mienne, deux enfants et une femme extraordinaire, qui n’avaient encore jamais vu le paysage qui nous entourait, s’endormaient doucement. Je fantasmais que nous n’avions pas de destination précise, qu’Arjen était lui aussi dans la voiture et que nous parcourions tout le chemin nécessaire pour arriver à l’endroit où Willemine redeviendrait celle d’avant la maladie. »

Page 121 : « J’ai tourné mon regard vers l’extérieur. Lentement. Par la fenêtre, je pouvais voir son jardin, les arbres nus et, derrière, les fenêtres des voisins.

“En fait, ce ne sont pas des gens, ce sont des anges que je cherche”.

[…]

“Et qu’est-ce que cela t’apportera, de les trouver ? ” Je me suis vue, en pensée, face à lui, ou à elle, et j’ai ressenti ce que je me languissais de sentir depuis longtemps.

“Ce que cela m’apportera? La réconciliation, lé sérénité, je pourrai clore un chapitre… faire mes adieux.” »

Mon avis

J’avoue avoir eu du mal à me laisser prendre par ce roman. Et puis, au fil des pages, l’histoire s’est tissée. Et quand le roman bascule, plus question des lors de le lâcher sans en connaître la fin! Ce roman onirique et poétique constitue un parcours envoûtant, assez étrange. La preuve qu’il n’y a pas d’âge pour une quête identitaire. Idéal sur la serviette à la plage… si le temps le permet !

 » Atterrir » de Laia Fàbregas, chez Actes Sud, 224 pages, 22€.

 

 

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