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Bientôt les vacances ? A moins que vous soyez déjà en train d’essayer de trouver un brin de soleil quelque part ? Pour vous faire passer le temps en attendant une éclaircie ou vous détendre, j’avais envie de vous faire partager les nouvelles aventures de Wilt, le héros récurrent de Tom Sharpe.

Je me suis donc plongée dans  » Comment enseigner l’histoire à un ado dégénéré en repoussant les assauts d’une nymphomane alcoolique ». Oui, c’est le titre ! Les lecteurs habitués savent que l’auteur anglais est un adepte de ces titres à rallonge. Pour mémoire, je vous cite, entre autres,

–  Wilt 1  ou « Comment se sortir d’une poupée gonflable et de beaucoup d’autres ennuis encore »,  Wilt 2 ou « Comment se débarrasser d’un crocodile, de terroristes et d’une jeune fille au pair » ou encore  Wilt 4 ou « Comment échapper à sa femme et ses quadruplées en épousant une théorie marxiste ».

Maître de l’humour british, Tom Sharpe est né en 1928 en Angleterre. Il a vécu en Afrique du Sud avant d’en être expulsé en 1961 pour ses prises de position contre l’Apartheid. De retour dans son pays, il devient assistant à Cambridge tout en entamant une carrière de romancier.

Au menu, « La grande poursuite », « Quelle famille ! » mais aussi « Panique à Porterhouse », « Mêlée ouverte au Zouzouland »… et la fameuse série des Wilt, du nom de son héros quadragénaire, professeur désenchanté qui avec son épouse Eva et leurs quatre filles insupportables arrive toujours à se mettre dans des situations cocasses, borderline… et totalement foutraques.

Rappelons que Tom Sharpe a reçu en 1986, le Grand Prix de l’humour noir pour l’ensemble de son œuvre.

L’histoire  de ce cinquième opus de la série ? L’heure des vacances sonne enfin pour le professeur Henry Wilt. Il va pouvoir dire au revoir à ses étudiants idiots et quitter ses collègues narquois. Mais son épouse, la volcanique Eva a, dans le dos de Wilt, convenu avec lady Clarissa que son mari donnerait des cours durant tout l’été au fils de cette dernière, Edward. Objectif ? Renflouer les caisses et assurer une année de plus la scolarité des quatre filles Wilt dans leur école privée.

Sauf, qu’évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Chez les Gadsley, la folie est à tous les étages. Entre Edward, adolescent attardé passionné d’armes à feu, sa mère, nymphomane alcoolique et son beau-père, homme de loi aux penchants illicites…

Bref, au fil des 278 pages, une histoire totalement loufoque.

Extraits

Page 18 : « Malgré l’altercation de la veille avec Henry, Eva passa une excellente journée – la meilleure depuis très longtemps, même. Il y avait des mois qu’elle cultivait sa relation avec une dame de la haute : celle-ci venait très régulièrement à la maison de retraite Harmony où Eva faisait du bénévolat. Lady Clarissa, qui habitait North Fenland, rendait visite une fois par semaine à son oncle, un colonel à la retraite qui avait perdu une jambe lors de la Seconde Guerre mondiale ».

Page 42 : « Rassuré, Wilt l’était également. Bavarder avec le vieux Coverdale lui avait remonté le moral. De toute façon, plus il y pensait et plus il était curieux de voir comment vivait l’aristocratie. Et le North Fenland était un coin du pays qu’il affectionnait. Froid l’hiver, bien sûr, balayé par les vents qui soufflaient directement de l’Oural sans être freinés par les vastes steppes ni par la plaine d’Allemagne du Nord. Mais l’été, le pays serait doux et certainement tranquille, exception faite des plages envahies par des hordes d’affreux vacanciers. »

Page 240: « De retour au manoir, Wilt eut l’impression d’avoir piétiné dans les bois pendant des heures. Malgré ses cris, promesses, menaces et serments, les quadruplettes ne s’étaient pas manifestées. Il avait craint le pire en trouvant au bord du lac le cardigan de l’une des filles et une paire de socquettes, avant de se raisonner : il y avait peu de chances qu’elles se soient noyées toutes les quatre en même temps, quoiqu’avec elles on ne sache jamais. De façon plus vraisemblable, elles avaient mis en scène leur mort avant de se cacher das les parages pour se moquer de lui. « 

 Mon avis

J’avais beaucoup aimé les quelques livres de Tom Sharpe lus avant celui-ci. Las, soit je n’aime plus son personnage désabusé et sans envergure ou alors c’est l’humour anglais qui ne me fait plus rire ! J’ai réussi à terminer ce roman au prix d’efforts réels. Dommage ! L’histoire est déjantée mais tellement déjantée qu’on finit par s’en lasser. Wilt, l’antihéros, ne serait-il pas un peu fatigué ?

« Comment enseigner l’histoire à un ado dégénéré en repoussant les assauts d’une nymphomane alcoolique, Wilt 5″, de Tom Sharpe, 278 pages, Belfond, 19€.

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