Un empire à crédit

Le football n’a jamais été aussi médiatisé. Il n’a jamais autant attiré les investisseurs. Richissimes propriétaires, fonds de pension, empires familiaux…

Florent Malouda racontait ce mois-ci dans So Foot qu’il ne savait pas d’où venait l’argent de Roman Abramovitch à Chelsea mais qui le remerçait d’avoir monté une telle équipe. Si quelques mécènes ont porté au pinacle des équipes de second plan, le football européen vit pour autant dangereusement à crédit… et aux crochets de ces quelques généreux donateurs.

Dans son dernier rapport sur la santé financière des clubs de football, l’UEFA s’en inquiète. Elle recense tout de même un déficit net de 1 179 000 000 € pour l’ensemble des clubs de première division de l’élite européene. 1,17 milliards d’euros, c’est l’équivalent du PIB d’un pays comme le Cap Vert (158e rang mondial).

Si le système des 197 clubs de l’élite européenne a permis de dégager plus de 11,7 milliards d’euros de recettes, l’édifice est branlant puisque l’UEFA estime que près de 800 millions d’euros de dettes liées à des transferts ne devraient pas être versés avant 2012. La fuite en avant financière et l’inflation continue des salaires et des transferts inquièterait près de 12 % des clubs interrogés par l’UEFA. Doutant même de leur perennité à court terme.

Et des géants du patrimoine footballistique ne sont pas à l’abri d’une catastrophe. Liverpool reste un monument en péril.

Liverpool cherche son second souffle... financier

Et son piètre parcours actuel en Premier league pourrait rebuter des investisseurs. D’autres comme Manchester United, Barcelone ou le Real de Madrid restent accolés à une dette colossale. Si les instances rêvaient d’instaurer un fair-play financier, la nécessité du marché pourrait bien les aider.