Cinq raisons de vénérer la Coupe de France

Ah, la Coupe de France, notre vieille mémé adorée. Chaque année ses contrées footballistiques inexplorées, ses commentateurs inconnus, ses terrains improbables, ses petits dévorant les gros et ses joueurs oubliés qui refont surface. Si c’est pas du bonheur, ça. Palmarès.

> Il est rendu là, lui ? Les temps sont durs, mes amis. Et c’est ainsi qu’on retrouve David Coulibaly (ex- Châteauroux, Tours ou Niort) à Wasquehal (CFA 2), Malick Faye (ex-Saint-Etienne, Tours) à Chambéry (CFA 2), Sadio Sow (ex-Ajaccio, Niort, Nancy, Créteil) à Cherbourg (CFA) ou encore le très bandant duo de Martigues (CFA) : Stéphane Biakolo (Ex-Niort, Le Havre, Angers, Laval… et Inter Milan, la preuve) – Mathieu Bochu (ex-Istres, Brest, alias Brice de Nice). Merci à la CdF de nous offrir le bonheur infini de pouvoir déposer une gerbe (de fleur, il s’entend) sur la carrière de ces garçons dont on avait enterré les noms bien profond… au fond de nos cerveaux. Merci, vraiment. On va mieux maintenant.

> Le petit peuple de France veut couper les têtes, tradition révolutionnaire ! Après tout, ces canailles qui se pavanent en Ligue 1, ce sont des bourgeois du ballon rond, des grand patrons du foot, des puissants quoi.  Et nous des sans-grade, une majorité silencieuse qui en a marre de se faire marcher sur les pieds, flûte alors ! Quelle extase de célébrer les victoires de ce Petit Poucet de l’année, héros de la résistance face à l’ ogre jamais rassasié. Vive le garagiste de Tripaillou (Cherchez pas, c’est une invention) qui qualifie son club contre le PSG, d’un pointu qui restera dans les mémoires. Vive le joueur revanchard de Bouqueville qui n’a pas percé après le centre de formation à Bordeaux et trompe Carrasso d’un penalty rageur qui donne la victoire aux siens.  Un conte de Noël qui perdure après les fêtes, c’est beau le rêve. Merci, merci Coupe de France !

> Préparez vos casques et tromblons, le champ de bataille est fin prêt. Un véritable bijou, cette pelouse d’Annecy pour Evian TG – OM. Le décor propice à l’exploit, un superbe paillasson plutôt qu’un moche tapis vert. Un espace de jeu qui sent le terroir, l’authentique et les divisions inférieures. Et qui a été préparé minutieusement, on vous l’assure (voir la vidéo ci-dessous). La magie, on vous dit. Et il y en a plein d’autres du genre, un régal pour les amateurs de technique. Jamais je ne pourrais assez te gâter pour ça, oh, Coupe de France !

> La Coupe, c’est France Télé ! Et Eurosport ! Autant dire les deux antennes où l’on parle le mieux football avec ces merveilleux Daniel Lauclair (je vous recommande la photo), Xavier Gravelaine, Christophe Jammot (tape ton j’aime sur Facebook) et j’en passe. Mais aussi le bataillon des locales sur le pont. Tous ces nouveaux visages, une cure de jouvence. Et un harmonieux mélange avec ces indétrônables champions du micro listés plus haut. La Coupe de France, une affaire de spécialistes !

> Quel beau voyage en ballon. Les explorateurs de la France oubliée qui sommeillent en nous ne peuvent que se réjouir de voir des pleines pages sur Wasquehal (et son muséee de l’autopompe) et consorts. Un seul regret, qu’on ne profite pas de l’éloquence et la justesse de ton de Jean-Paul Ollivier et qu’on ne puisse se réjouir d’un survol de Petit-Quevilly en hélicoptère, à la mode Tour de France.