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L’émission « Le bleu, la nuit » et les concerts « jazz sur le vif » sur France Musique, vont disparaître.

 Xavier Prévost,  que les musiciens de jazz, de tous les jazz, connaissent bien, a diffusé un communiqué que je vous invite à lire, ci-dessous.

xavier prévost » Chers Amis (pardon pour ce masculin qui inclut évidemment tous les féminins !),
Comme vous le savez peut-être déjà, le contrat de mon émission « Le bleu, la nuit…. », sur France Musique, ne sera pas renouvelé. Je l’ai appris le jeudi 26 juin de la nouvelle directrice de France Musique, Marie-Pierre de Surville.
J’ai appris le jeudi 3 juillet, de la bouche du nouveau directeur de la musique à Radio France, Jean-Pierre Rousseau, que mon autre contrat, celui du bureau du jazz de Radio France, ne serait pas davantage reconduit.
Cela entraîne des conséquences personnelles : malgré mes 65 ans, et parce que j’ai connu de longues périodes de chômage partiel, indemnisé ou non, et de longues activités de presse rémunérées en droit d’auteur sans régime obligatoire de retraite, je souhaitais continuer durant trois ans pour améliorer le niveau de ma retraite (pour mémoire, mon prédécesseur au bureau du jazz est parti de son plein gré à l’âge de soixante douze ans).
Mais bien au-delà de mon cas, cela entraîne surtout des conséquences quant à l’action de Radio France, dans le domaine du jazz qui nous rassemble. Le bureau du jazz, créé par Lucien Malson en 1961, pris en charge en 1975 par André Francis (auquel j’ai succédé en 1997), produisait des concerts qui ont toujours reflété la vitalité, et la diversité, de la scène hexagonale. Ces concerts (« Jazz vivant » jusqu’en 1998, puis « Jazz sur le vif »), diffusés sur les antennes de la radio publique (principalement ces dernières années France Musique) étaient également offerts en diffusion aux radios membres de l’UER (Union Européenne de Radiotélévision) et aux membres associés (NHK au Japon, NPR aux USA…), assurant ainsi un rayonnement de la scène hexagonale.
Le projet de la direction de la musique est de restructurer ses équipes et de recruter une ou des personnes pour assurer une programmation plus transversales (musiques actuelles, musiques du monde, jazz…). Dans l’état actuel des mes informations, aucun concert ne serait envisagé avant janvier 2015, au plus tôt. L’un des arguments avancés étant la disponibilité des salles en raison des travaux en cours à Radio France.

Mais le studio 105, où se tenaient les concerts « Jazz sur le vif », est encore opérationnel pour la saison 2014-2015, et les services de planification ont d’ores et déjà affecté son usage à des émissions publiques, et à d’autres productions de radio. L’argument de l’indisponibilité ne tient donc pas. Pour mémoire j’attendais de la précédente direction, depuis début mars, des informations sur la réalité d’une saison « Jazz sur le vif », avec le budget afférent, car on m’avait confié pour 2014 un budget jusqu’en juin, alors qu’auparavant on me notifiait un budget d’année civile, incluant donc le début de la saison suivante. Il m’a fallu, depuis mars 2014, donner à tous ceux qui souhaitaient jouer dans nos concerts des réponses dilatoires, dans l’attente d’une décision qui ne venait pas…

Voici donc en résumé la situation :
– En l’état actuel de mes informations, la grille de France Musique perdra 2h30 de jazz par semaine (suppression de mon émission – 2 h chaque samedi soir -, où étaient principalement diffusés les concerts, et réduction d’horaire pour Arnaud Merlin de 30 minutes). Cela s’ajoute à la suppression l’an dernier d’une heure de programme, celui de Franck Médioni, « Jazzistiques ».
- Et les concerts « Jazz sur le vif » disparaissent, sans que nous ayons d’informations explicites ni sur ce qui les remplacerait, ni sur le moment où cela prendrait effet.
Le rôle du service public de radiodiffusion dans la diffusion du jazz s’en trouve donc gravement altéré.
Désolé de brosser un tableau aussi peu réjouissant, mais la réalité n’offre pas toujours un visage aimable.
Pour ce qui me concerne et même si, comme vous pouvez l’imaginer, cela m’affecte profondément, je vais aussi bien que possible en pareilles circonstances, et ma robuste constitution, physique et psychologique, de paysan picard, me préserve de la blessure narcissique qui ajouterait aux tourments de la situation. Je le dois à l’estime et l’amitié de quelques personnes, dont vous faites partie, dans cet univers du jazz hexagonal.
Amicalement,
Xavier Prévost  »

 

Moralité :

  • Si vous souhaitez défendre la présence du jazz vivant sur les antennes de Radio France, vous pouvez signer la lettre-pétition adressée à son pdg, Mathieu Gallet > pétition
  • Si vous en avez votre claque de payer une redevance pour un audiovisuel public qui n’obéit plus qu’à des contraintes commerciales, c’est simple : jetez votre poste de télé , et écoutez la radio (toutes les radios) via internet.

 

 

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