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Pierrick Pedron « Cheerleaders » (ACT, 2011)

Pierrick Pedron (sax alto, compositions), Chris de Pauw (guitare), Laurent Coq (piano, Fender Rhodes, claviers), Vincent Artaud (contrebasse), Franck Agulhon et Fabrice Moreau (batterie).

Deux avertissements liminaires sur ce « Cheerleaders » :

  • Ne tenez aucun compte de la pochette (oui elle est laide, non, elle n’augure en rien de la beauté du contenu)
  • Ne vous laissez pas assourdir par la fanfare de louanges intéressées (commercialement s’entend), qui de ffff en choc et autres breloques marketées, recouvriront bientôt de leurs autocollants laids-et-dorés la pochette ci-dessus.

C’est noté ? Passons à la musique, alors.

Dans « Cheerleaders » il y a :

  • Des lignes de sax alto tendres (The Mists of Time, Toshiko), fulgurantes (Miss Falk’s dog), séductrices (2010 White Boots),  flamboyantes (The Cheerleader’s NDE),
  • Des collages rock prog psychédélique (Esox-Lucius, Coupe 3), une pulsation rythmique vitale (Nonagon’s Dance, Coupe 3), l’ombre tutélaire de David Gilmour (The Cloud),
  • Des sons bizarroïdes (Coupe 3), des bouts de fanfare de cirque (un peu partout), une voix de gamine qui chantonne (ici et là), le flux et le reflux de la mer (Toshiko)…

« Cheerleaders » est le second album d’une formation – originale, talentueuse, homogène -, réunie par Pierrick Pedron pour « Omry ». Le saxophoniste en a composé l’essentiel des titres.

Vous lirez ici et là que c’est un album-concept, autour des rêves d’une majorette, prétexte narratif permettant d’intégrer quelques traits de fanfare dans un monde électrique.

Si on veut.

Pour moi, c’est un album-photos, celui qu’on aurait pu découvrir dans le tiroir de la grand-mère de Pierrick Pedron.

Avec lui, petit, fier de défiler avec son saxophone dans l’harmonie de Saint-Brieuc. Lui, un peu plus grand, lorgnant sur les jambes des filles, tout en jouant, virtuose enfiévré, le sax-heroe des bals de Bretagne.

Quelques pages plus loin Pierrick Pedron encore, pantalon pattes d’eph et rouflaquettes à la Beatles (pardon Pierrick, mon imagination m’égare !), brandissant joyeusement  un ticket de concert de Pink Floyd.

Et puis le jeune adulte, plongeant à sax perdu dans un nouvel univers, autour de Charlie Parker et du langage bop. Et d’autres pages encore, témoins des petits et grands moments de la vie d’un homme.

« Cheerleaders », c’est un peu le kaléidoscope de toutes ces influences qui font Pierrick Pedron aujourd’hui, au tournant de la quarantaine :  saxophoniste accompli, compositeur talentueux, artiste émouvant.

Il y a bien un rêve dans « Cheerleaders ». Celui que Pierrick Pedron a porté jusqu’à  l’aboutissement de cet album magnifique, et qu’il nous fait l’immense bonheur de partager.

3 Réponses à “Pierrick Pedron « Cheerleaders »”

  1. daniel dit :

    A noter la participation de Pierrick Pedron dans l’album de Samy Daussat « In Time » sorti en Oct.

  2. doc fradin dit :

    bah, non, comprend pas vraiment l’ hystérie collective autour de ce disque que je trouve un peu décousu et rasoir…désolé !

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