21 oct 2015
Bruno Pille

Guilhem Chéron, d’abord un homme de goût



« La Ruche qui dit oui »,  « Ce n’est ni plus, ni moins que l’esprit de marché. »

« La Ruche qui dit oui », « Ce n’est ni plus, ni moins que l’esprit de marché. »

Ce Tourangeau a créé “ La Ruche qui dit oui ”, communauté d’achat direct auprès de producteurs locaux. Il fonde une école de “ payculteurs ” pour relancer l’agriculture.

 

Mangez moi, mangez moi, mangez moiii… Sur une musique répétitive, ce spot publicitaire des années 2000 ventait les mérites des légumes surgelés et en conserves. Quinze ans après, le voici balayé par la vague du « manger mieux », incarnée par les circuits courts entre consommateurs et petits producteurs. Guilhem Chéron en est l’un des contributeurs où, plus précisément, le designer et architecte. Diplômé de l’École nationale supérieure de création industrielle, le jeune homme s’est un jour envolé pour Cuba pour concevoir un restaurant végétarien avec des élèves dans une approche esthétique. Puis il va plus loin, en s’intéressant aux menus et conçoit des moules pour la présentation des plats. Designer de l’alimentation ! Voilà un métier qui lui sied. Sa carrière ne fait que commencer…

 

Il travaille sur le packaging de grandes marques, écrit un livre de cuisine, conçoit des scénographies d’exposition, dessine des cantines scolaires pour la Sodexo. En 2008, Guilhem imagine aussi une cuillère de nourriture mixée, qui sollicite l’ouverture de la bouche. Les hôpitaux sont preneurs de cette invention, un mélange technique et sensoriel ! « Vous savez, tout a commencé à la maison. J’adore faire la cuisine pour les potes… », confie-t-il, sur un ton déconcertant.

Un insatiable appétit pour créer

Son expérience s’enrichit aussi par un passage à la cuisine centrale de la Cité de la Villette, capable d’accueillir un millier de convives. Tout en travaillant en brigade, il prend le temps d’observer les méthodes d’approches, du producteur à la grande distribution. Guilhem Chéron entre ensuite dans un incubateur de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris sans trop savoir ce que sera son prochain projet, sans intention de créer une entreprise. Avec l’état d’esprit suivant : faire une synthèse des enjeux alimentaires et de leur production.

C’est là qu’il va créer le concept de « La Ruche qui dit oui » : « Ce n’est ni plus, ni moins que l’esprit de marché. On réunit des producteurs et des consommateurs. On crée un circuit court. Les clients réservent sur internet. Via notre réseau, des auto-entrepreneurs font les intermédiaires. Cette collaboration entraîne des engagements. Le producteur se dit d’accord pour livrer une certaine quantité. Quand celle-ci est atteinte par la demande, alors c’est la « ruche » qui dit oui… ». L’argent va sur un compte électronique. Pour des frais de services de 16,70 % facturés pour moitié entre producteurs et consommateurs. C’est simple. Mais, il fallait y penser !

Guilhem Chéron s’associe avec Marc-David Choukroun qui apportera le côté technologique de l’affaire : version numérique du site, dimension start-up… À la question « êtes-vous un militant de l’agriculture de proximité ? », il répond par la négative. « C’est plutôt un positionnement pour mettre des acteurs en capacité de collaborer ensemble… ».

L’affaire, qui emploie une centaine de salariés, est lancée sur orbite. La première plateforme fut lancée à Toulouse. Il y en a aujourd’hui sept cents ! D’ailleurs, les chiffres (lire ci-dessous) parlent tous seuls. On pourrait alors penser que notre entrepreneur tourangeau ne fait plus rien de ses journées. Mais que nenni ! L’homme est d’un appétit insatiable. S’il garde la présidence du conseil de surveillance de « La ruche qui dit oui », il en a quitté la direction voici quelques jours. Avec un nouveau challenge : « La demande est là mais il n’y a pas assez d’agriculteurs. Avec Maxime de Rostolan, le grand jardinier des potagers du château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire, nous avons lancé un concours de fermes que l’on finance à hauteur de 30.000 euros.

L’idée : que les agriculteurs nous disent pourquoi ils sont heureux, comment ils réussissent dans leurs techniques respectives et comment fait-on pour mettre les parcours ensemble. Avec ce partage d’expériences, nous créons une école de « payculteurs », des entrepreneurs à qui on donnerait le meilleur. Où ? On cherche un lieu, en Indre-et-Loire ou ailleurs… ».

L’aventure continue pour Guilhem, homme de goût, immensément inventif, épicurien aussi. Digne fils de la Touraine.

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