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COLOMBO OK

Un premier roman… j’ai déjà l’oeil qui frise ! « Rendez-vous à Colombo » est arrivé jusqu’à moi et c’était plutôt une bonne idée. Je vous raconte. Sarah Malartre, l’auteure, est juriste. Comme la narratrice de son roman, Nina qui intervient auprès des migrants et les accompagne dans leurs démarches pour obtenir le statut de réfugié.

Après des études de philosophie du droit et de droit international public, Sarah Malartre a occupé plusieurs postes dans des tribunaux internationaux afin de rejoindre des associations.

Dans ce premier roman, l’histoire de son héroïne Nina, la narratrice, se mêle à celles des hommes et des femmes qu’elle accompagne, qu’elle aide, qu’elle soutient. Au point parfois de ne plus marquer de limites.

Alors que son compagnon lui annonce qu’il la quitte, alors qu’elle apprend que son père est gravement malade, elle sombre. Et se raccroche aux vies de SohrabGermudeNourFatou, Issa et les autres dont les malheurs sont autrement plus graves.  Quoique.

Une rencontre improbable avec un autre homme peut-elle la sauver ? De quoi remettre nos attentes et nos épreuves à leur place.

Un premier roman plutôt agréable à lire. Mais au style ( un peu trop) simple.

« J’écris ce que tous racontent à la première personne. À force d’écrire je, ces histoires deviennent les miennes. Je suis eux, tour à tour, puis tous en même temps. J’ai vécu des centaines de vies, toutes plus tragiques les unes que les autres, j’ai vécu dans des dizaines de pays. J’ai tout vu, tout entendu, tout ressenti. Je sais tout des hommes et de l’horreur qu’ils cachent en eux », indique l’auteure sur sa quatrième de couverture.

 

Extraits

 Page 50 :« Je vais fumer une cigarette, Nour dans la tête. Je devrais la prendre pour exemple, essayer de reproduire ses gestes. Si elle a retrouvé de la force après tout ce qu’elle a traversé, je devrais bien y arriver moi aussi ? Ils ne se rendent pas compte, elle et les autres, à quel point ils m’aident chaque jour. Ils pensent sûrement qu’il n’y a que moi qui les soutiens, les oriente, les écoute et les conseille. « 

Page 89 :« […] J’éteins la lumière, il est tard, je dois dormir, comment arrêter cet enfer ? Avant c’était plus facile, dès que ça commençait Jérémie me prenait dans ses bras, posait une main sur mon ventre, je me concentrais sur sa main, sur la chaleur qui se diffusait doucement, sur l’amour qui s’en dégageait et ça m’apaisait, je m’endormais en pensant que j’avais tellement de chance, il m’aimait malgré cette noirceur en moi. Le lendemain je m’interrogeais, d’où ça venait tout ça ? Pourquoi c’est si difficile de vivre pour certaines personnes ? Dans la plupart des cas, il y a des raisons objectives, traumatismes, enfances pourries, parents défaillants, histoires terribles. Mais moi rien. Une vie on ne peut plus facile, banale. Alors pourquoi ces démons ? « 

Page 132 : » […] Je lui explique qu’il va falloir essayer de se souvenir de tout, elle va devoir me donner beaucoup de détails car dans la décision de rejet il est mentionné qu’elle n’a relaté que très peu de choses lors de son entretien, son récit n’était pas du tout personnel, ils ont cru qu’elle avait tout inventé, qu’elle répétait ce qu’on lui avait conseillé de raconter. Elle soupire, je la comprends, je ne supporte déjà pas que mes amis me demandent comment je vais, qu’est-ce qui s’est passé avec Jérémie, vous aviez l’air tellement heureux, on était sûrs que vous passeriez votre vie ensemble, et ton père, c’est fou, il a l’air si robuste pourtant, est-ce que ça te fait peur, et les traitements ça se passe comment ? […] »

« Rendez-vous à Colombo », Sarah Malartre, Mercure de France, 18,80€.

 

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