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Sélection prix Roblès 2016

Je me suis tue  Lire des livres non choisis n’est pas toujours simple ! La preuve avec « Je me suis tue » de Mathieu Menegaux qui, pour moi, aura été la véritable mauvaise surprise de cette sélection 2016 du prix Roblès.

L’histoire ? Elle me parait capillotractée. Trop. Claire est une quadragénaire à qui tout avait réussi. Enfin presque. Au début du livre, on la retrouve à la prison des femmes de Fresnes. Son procès devant les assises s’est ouvert. D’ici quelques heures, le verdict sera rendu. Mais Claire n’a toujours rien expliqué sur le drame dont elle s’est rendue coupable.

Un drame en plusieurs. Le viol d’abord. Celui qu’elle subi un soir alors qu’elle rentre d’un dîner. Elle ne dira rien. A personne. Et tombera enceinte. De son violeur ? C’est ce qu’elle va croire des mois durant.  Et se tromper cependant. L’enfant, Pierre, est bien le fils de son mari Antoine. Mais le ver est dans le fruit. Le mensonge, le silence, le doute. Leur histoire explose et Claire implose. Jusqu’à commettre l’irréparable.  Par deux fois.

Le portrait d’une femme torturée écrit par un homme,  quadragénaire et conseil en management. Une histoire dans laquelle je ne suis pas entrée. Trop alambiquée. Et le fait, pour l’auteur d’user et d’abuser de paroles de chansons est, de mon point de vue, assez exaspérant.

Extraits

 Pages 12-13 : « C’est décidé, je vais faire le mur, donc. Tout est prêt. Je vais franchir les murs d’enciente sans échelle, sans grappin, sans draps noués, je vais voler au-dessus des fils de fer barbelés sans ailes, disparaître sans trucage, m’évanouir sans arme, sans haine, ni violence. Demain matin je pars. Dès que j’aurai fini de noircir ces pages sur mon lit à barreaux, et de les mettre en ordre.  Je vais pouvoir oublier, enfin. L’écriture est la dernière étape de mon chemin de croix. Je ne compte pas revenir au troisième jour. Ils ne me reverront pas. »

Pages 100-101 : « Depuis six mois, pas une fois, je ne m’étais égarée comme ça. Je n’y avais plus jamais pensé. J’avais réussi mon pari, oublié le viol, enfoui les doutes, balayé les évidences, construit ma forteresse et creusé de telles douves qu’elle était devenue imprenable. Je l’avais renforcée jour après jour et d’un coup elle se fissurait, elle tombait en ruine, comme sous l’impact d’un soudain tremblement de terre. Ce tsunami de douleur allait finir par emporter toutes mes certitudes sur son passage. »

« Je me suis tue », Mathieu Menegaux, Grasset.

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