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Plus que quelques jours à patienter pour connaître le lauréat du prix Roblès 2013 !

C’est en effet, ce vendredi 7 juin, que les comités de lecture de cette nouvelle édition devront rendre public leur choix parmi les six auteurs de premiers romans sélectionnés. Le prix sera décerné en présence de membres de l’Académie Goncourt.

Pas question de vous dévoiler ici le choix fait par le comité de lecture auquel j’appartiens. Motus !

Il me reste cependant à présenter le dernier des six romans lus à cette occasion.

PLUME OURS

 

J’ai donc achevé cette nouvelle expérience du prix Roblès en ouvrant « La plume de l’ours », de Carole Allamand. Un livre dont j’ai peiné à comprendre le cheminement, je dois bien l’avouer.

 

Née à Genève en 1967, Carole Allamand réside depuis 1993 aux États-Unis. Ardente avocate des ours, auteur d’un livre sur Marguerite Yourcenar et de nombreux articles sur des écrivains français et américains, elle enseigne la littérature contemporaine dans une grande université de la côte est.

Des éléments biographiques qui font écho au personnage principal du roman, Carole Courvoisier. Etudiante suisse, celle-ci est récipiendaire d’une bourse pour, aux Etats-Unis, trouver des éléments permettant de comprendre la « rupture duvalienne », du nom de cet auteur suisse romand, Camille Duval, qui après un roman sulfureux s’est enfui avec sa fille aux Etats-Unis. Il se fait oublier puis revient dans l’actualité littéraire dix ans plus tard… avant de mourir mystérieusement au milieu des années 70, en Alaska.

Depuis, les biographes et autres chercheurs se disputent les raisons de cette révolution duvalienne. Comment devient-on un génie ? Voilà la question à laquelle Carole Courvoisier va s’atteler au début des années 2000.

Et c’est elle, au fil d’un road-movie qui conduit le lecteur de Manhattan à l’Alaska en passant par le Vermont, l’Utah et le Kentucky, qui va découvrir la vérité sur Camille Duval, personnage également imaginé par l’auteure.

Rencontres, échanges de courrier, Carole mène une enquête auprès de la fille de l’écrivain, Sylvie, auprès de son infirmière également, Lily.

Aux côtés de Carole, Jasper, un jeune vétéran d’Irak qui disparaît cependant après les événements du 11 septembre 2001. Sa mère Marie-Claude, son père, son frère sont également des personnages prégnants dans ce roman tous comme les collègues de celle qui deviendra professeure (comme l’auteure d’ailleurs). Impossible de ne pas citer l’ourse, Camille, qui joue un rôle essentiel (si,si) dans ce roman que certains ont qualifié de polar biographique.

Lors du salon du Livre 2013, l’auteure Carole Allamand raconte son premier roman dans une vidéo

Extraits

Page 49 :« [ …] Au fond, Sylvie Duval était flattée qu’on s’intéresse pour une fois aux versants moins glorieux d’un génie qui s’était révélé être un père de second ordre. Il n’était pas suffisant au panégyrique de repousser dans l’ombre l’entourage des grands hommes, il fallait encore lui donner tort, prêter à M.Kafka père ou à Mme Simenon le coeur de pierre contre lequel l’auteur aurait aiguisé sa plume. « 

Page 322 : « Lily avait-elle été, après tout et même si le mot faisait sourire, la muse du vieil Helvète ? Etait-elle à l’origine de cette nouvelle voix, qui avait incité le romancier à sortir de sa réserve métaphorique, à déployer ses phrases comme les pygargues leurs ailes au-dessus de la baie de Jamestown ? »

Page 329 : « Elle se garda en revanche d’évoquer une expérience commencée il y a une quinzaine de jours. Sentant que Camille aimait qu’on lui parle, mais ayant épuisé le stock de phrases bébêtes réservées aux animaux de compagnie, elle s’était décidée à lui faire la lecture. Vers 16 heures, lorsqu’elle calait sur la rédaction de sa biographie, elle remplissait un sac à dos de pommes et de livres choisis dans la bibliothèque de Lily, et enfourchait lé vélo pour se rendre au refuge. Doug Fern laissait la clé sur le cadenas qui fermait l’enclos, les grosses pattes de Camille ne possédant pas la dextérité nécessaire pour l’ouvrir. »

Mon avis

Ma dernière rencontre avec l’un des six premiers romans de la sélection Roblès n’aura pas été la plus enthousiasmante, pas la plus intéressante non plus. Je pense avoir lu trop de polars pour apprécier la trame de l’histoire. Non, je n’ai pas trouvé cela truculent, ludique et palpitant.  On avance dans la lecture sans savoir où l’auteure veut nous emmener. D’habitude, c’est plutôt bon signe. Pas cette fois. Dommage.

« La plume de l’ours », Carole Allamand, Stock (La forêt), 21,50€.

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