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ANGLE MORT

Roblès 2013

Deuxième des six premiers romans à lire pour le prix Roblès 2013. Après la (très) bonne surprise découverte à travers le roman de Julia Deck que vous pouvez retrouver ici, j’ai plongé dans « L’angle mort » de Véronique Merlier.

Véronique Merlier

Enseignante en lettres classiques à l’université de Paris Ouest Nanterre, Véronique Merlier a 39 ans. L’histoire de son premier roman ? C’est celle d’un couple qui se délite. Il y a Cécile, une institutrice maman d’un petit Pierre, et qui vient de faire une fausse couche. Et puis François. Son mari. Un homme dans la retenue, toujours en retrait et qui protège ses secrets.

Et des secrets il y en a.  L’été de la mort de son grand-mère, François, homosexuel refoulé, a une relation sexuelle avec un homme tandis que sa femme et son fils vident la maison de la défunte.

L’aveu de François met évidemment le couple en danger. Cécile veut comprendre. Savoir que cache cet angle mort, cet endroit qu’on ne voit pas. A quel prix ? Tandis que François tente de trouver enfin son équilibre, sa jeune épouse sombre quand elle doit se résoudre à accepter la vérité. Et la fin de son couple. Au fil de ce court roman, les chapitres alternent leurs positions et sentiments de François et Cécile.

 Extraits

Pages 22-23 : « Ce ne sont que des mots. Rien de mortel. Ils sont plus forts que cela, tout de même. Toutes ces années passées, la vie ensemble, leur fils, cette joie des jours s’écoulant, tout ce qu’ils partagent. Ils s’en sortiront.

Un bref instant, elle trouve même insensé le tremblement sourd qui continue de l’agiter. Ce ne sont que des mots. Maintenant qu’ils sont dits. Que la lumière s’est faite sur ce qui était tu. Il suffisait d’une fois, peut-être, et que les mots soient dits. Il suffisait d’une fois pour que cela s’éteigne. C’est arrivé, c’est arrivé, voilà. Ce sera difficile à oublier, sans doute. Mais elle ne se sent pas trahie. Elle n’est pas une femme trompée, ce n’est pas pareil. Cela n’a rien à voir. Il y a désir qui était tu, qui s’est exprimé, voilà. « 

Page 44 : « Elle n’a pas vu, elle n’a rien vu. De ce qui se tramait dans l’angle mort, à la lisière de sa vie, elle n’a rien vu. Elle n’en avait même jamais eu l’idée. Elle avait probablement choisi François pour cette ombre légère, pour ce flou qui émanait de lui. Il ne ressemblait pas aux autres garçons, si sûrs d’eux-mêmes, si conscients de leur force. Dans un groupe, en famille, quoi qu’il fasse, François semblait toujours en retrait. »

Pages 124-125 : « Il avait cru, chaque fois, atteindre un point d’équilibre. Il avait avoué son homosexualité. Il la vivait. Rien n’était détruit. Et pourtant, cela ne suffisait pas. Cela ne suffirait jamais. Le soulagement et la satisfaction l’avaient enivré, entraîné sur un chemin dont il percevait à présent les limites.

La libération était trompeuse ; elle ne se contentait pas de ce qu’il lui avait jeté en pâture jusque-là. La première rencontre sous le pont, l’aveu à Cécile, les autres hommes dans le hammam qu’il s’était mis à fréquenter, tout cela n’était pas suffisant. Elle voulait plus. Elle le voulait tout entier. Sans attaches, sans femme, sans enfant. Un vagabond nocturne dont elle pourrait disposer à sa guise.

Son tourment était sans fin. Toutes les solutions lui faisaient horreur. Il avait cru à l’harmonie entre la nuit et le jour, à l’emboitement parfait des deux parties. Mais plus rien ne se complétait désormais, trop de pièces manquaient ; l’image était laide et incompréhensible. »

Mon avis

Je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas du tout aimé « L’angle mort ». Pas à cause de son sujet, plutôt intéressant, mais à cause de la forme de ce roman, court mais sans style. La fin est évidente. Sans surprise.  Je trouve que l’auteure ne va pas au bout de ses personnages.On reste sur sa faim. Dommage.

« L’angle mort », de Véronique Merlier, Arléa, 17€.

Une Réponse à “Prix Roblès 2013 : « L’angle mort » de Véronique Merlier”

  1. Amanda dit :

    Je viens de finir à lire cet livre et de ma part j’estime que ce roman est superb. Tu as raison, ce n’est pas comme d’habitude. L’histoire est évident mais comme la vie quotidienne, c’est le chemin qui est plus important et pas la fin du chemin. L’auteure décrit la rompre entre deux personnes tellement bien. Elle écrit des difficultés, des espoirs entre deux personnes gentils et intelligents. Mais, l’homme s’efforce de prendre une decision impossible. J’ai plueré à la fin.

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