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François Weyergans est de retour !

Seul écrivain à avoir reçu le prix  Goncourt pour « Trois jours chez ma mère » en 2005 et le prix Renaudot  pour « La démence du boxeur » (en 1992), François Weyergans est élu à l’Académie Française en 2009, et est devenu Immortel en 2011.

Sept ans après  » Trois jours chez ma mère », l’auteur nous revient donc avec « Royal Romance ».

 

L’histoire ? C’est celle de Daniel Flamm, un écrivain devenu employé de luxe pour un papetier. Celle d’un homme qui, de femme en femme, aime trop et aime mal. C’est l’histoire qu’il partage avec Justine, jeune comédienne québécoise, qu’il aimera des années durant. C’est aussi la liaison qu’il vit parallèlement avec Florence, galeriste et pas décidée à quitter son mari. C’est également l’histoire d’un drame. Celui de Justine qui choisira de mourir.

Alors le livre se construit en flash-back. Pour essayer de comprendre Daniel, Justine, Florence… et notre société.

Pas simple. François Weyergans s’y essaie. Son personnage Flamm, à la manière du Valmont des Liaisons dangereuses, multiplie les conquêtes. Sa femme Astrid, d’ailleurs, a fini par partir. Flamm « tombe amoureux avec sincerité », lance l’auteur également cinéaste sur la vidéo qui se trouve ici :
François Weyergans – Musique matin le 13-04-2012 par francemusique[/dailymotion]

Au départ, le titre prévu pour ce roman était « Mémoire pleine ». L’auteur a finalement opté pour « Royal Romance », nom d’un cocktail particulièrement apprécié de son héroïne, Justine. La recette ? L’auteur la donne à la page 22 : « J’ai déjà un titre : Royal Romance. C’est le nom du cocktail – moitié gin, un quart Grand Marnier, un quart fruit de la passion, un soupçon de grenadine – dont raffolait Justine, la jeune femme qui sera l’héroïne de ce livre. L’auteur en fut personnellement amoureux ».

Extraits

Page 46 « Elle me demandait : « Est-ce qu’on aime parce qu’on est déprimé, ou est-ce qu’on est déprimé parce qu’on aime ? » Elle plaçait la dépression assez haut dans son système de valeurs  : « Etre déprimé, ça montre qu’on a une certaine conscience. Enfin, pas trop déprimé quand même… »

Page 67 : « […] J’observais Justine de profil. Dans le rétroviseur, je voyais ses yeux auxquels le soleil des cantons de l’Est donnait une couleur italienne, le bleu des peintres toscans. Elle était belle et laide, elle avait des défauts qui faisaient sa beauté, ce qui est le propre de beaucoup de femmes quand on y pense. Je n’étais pas en train de vivre l’histoire d’amour du siècle. Justine me plaisait mais il fallait que je me calme. Encore heureux qu’elle n’ait pas organisé un dîner avec sa mère ! « 

Page 169 :  » Pour elle, je vivais toujours avec ma femme, c’était ma vie de famille qui m’empêchait de la voir plus souvent : je n’étais pas libre comme à Montréal. J’en étais réduit à devoir la persuader que je ne couchais pas avec Astrid avec qui je ne vivais même plus, alors que jour et nuit, devenu à ma grande surprise monogame et monomaniaque, j’attendais Florence qui venait si peu. […] Il aurait suffi de dire à Justine  : « J’en aime une autre.  » Je n’y parvenais pas. « 

 Mon avis

 François Weyergans a, je pense, cette capacité à ne pas laisser le lecteur indifférent. On aime ou on déteste. Je fais partie du premier groupe. Il écrit comme il nous parlerait. Il nous raconte une histoire sans jamais cacher le désarroi ( quand ce n’est pas plus ! ) de ses personnages. Outre Daniel et Justine, on ne peut oublier le personnage de l’écriture dans ce roman. Les amoureux s’envoient des lettres, des SMS, enregistrent des cassettes. Et puis il y a ce style. Si particulier. On ne s’étonne pas, chez Weyergans, d’une page sur les avantages comparés des bouilloires électriques ( page 103) !

Bref, un roman, drôle et tragique à la fois. Comme la vie, non ?

« Royal Romance », de François Weyergans, Julliard, 19€.

2 Réponses à “Weyergans ou l’amour désenchanté…”

  1. vanina dit :

    En voilà une drôle et sympathique idée, m’sieur !

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