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Non, je ne vous raconterai pas la rentrée littéraire par le menu. Avec quelque 654 nouveaux livres, cette rentrée s’avère aussi copieuse, voire indigeste que les précédentes. Alors on fait comment pour choisir ? On se laisse surprendre par les premiers romans ? On se dirige illico vers les valeurs sûres ? Ou vers les auteurs qu’on savoure à chaque nouvelle production ? C’est selon.

En ce qui me concerne, je mélange un peu tout ça et j’obtiens des bonnes et des moins bonnes surprises. La dernière mauvaise surprise en date concerne le nouveau roman de Carole Martinez,  » Du domaine des Murmures ». Cette auteure nous avait enchantés avec son premier roman,  » Le coeur cousu ». Ce roman avait d’ailleurs été un véritable phénomène de librairie, le bouche-à-oreille ayant fonctionné à plein régime. Et les prix littéraires s’étaient accumulés.

Elle nous emmenait alors dans un village du sud  de  l’Espagne, pour suivre l’étrange histoire d’une lignée de femmes qui, depuis la nuit des temps, se transmettait une boîte mystérieuse. On suivait la vie de Frasquita qui, avec ses fils et ses aiguilles, oeuvrait comme une magicienne. Un régal !

 

 

C’est donc avec une certaine impatience que j’attendais son deuxième roman, dont la sortie était annoncée en août. Je m’y suis plongée avec gourmandise… Mais la magie n’a pas opéré longtemps. Dommage.  Cette fois, l’auteure nous emmène au Moyen-âge. Au XIIe siècle. La jeune Esclarmonde, 15 ans, doit se marier, selon la volonté de son père. Mais elle veut s’offrir à Dieu. Le jour de ses noces, elle refuse donc l’hymen arrangé avec Lothaire et, décide d’être emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château des Murmures, qui appartient à son père. Elle y entre en portant, sans le savoir encore, un enfant. Là, dans son réduit si sommaire, elle va secourir les âmes, aider les faibles… et guider son père jusqu’en Terre sainte.

Un extrait, page 52.  » Après seulement quelques mois, les pèlerins en route pour Rome ou Saint-Jacques-de-Compostelle ont commencé à faire un crochet par Hautepierre afin d’y rencontrer la recluse et la colère de mon père ne pouvait tous les chasser tant leur foi était grande. Que ces gens me plaisaient qui sillonnaient, bâton en main, le monde chrétien ! Malgré cette multitude de langues et de patois nés de la déroute de Babel, nous trouvions toujours moyen de nous comprendre, d’autant plus que mon frère m’enseignait le latin, ce qui me permettait d’échanger avec les plus savants de ces jacquets.  J’étais une excellente élève, si douée pour les langues que cela aussi a ajouté à ma réputation de femme touchée par la Grâce. […] J’étais posée comme une borne à la croisée des mondes ».

Au fil des 200 pages, on suit la jeune Esclarmonde dans ses voyages intérieurs, ses questionnements et ses errements. Je n’ai pas réussi, je l’avoue, à y trouver du plaisir ni beaucoup d’intérêt. Mais, bien sûr, je ne vous dirai pas qui est le père de son enfant…  Bref, beaucoup de bruit pour rien. Ou pas grand-chose. Dommage.

 » Du domaine des Murmures », de Carole Martinez, Gallimard, 16,90€

Une Réponse à “Beaucoup de bruit pour rien ?”

  1. Morgane dit :

    Bah… Moi je l’ai aimé ce livre… Le moyen age, la quête de liberté, l’émancipation, les superstitions, le fanatisme religieux, les désillusions, la bêtise, la manipulation, les drames… J’y ai pris beaucoup de plaisir… Même si je pense avoir préféré « Un Coeur Cousu » que j’avais adoré!

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