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Ce livre avait beaucoup fait parler de lui l’an dernier. Je ne l’ai donc lu qu’en ce début d’été. Histoire de ne pas me laisser influencer par tel ou tel commentaire. C’est assez librement que j’ai plongé dans  » Purge » de Sofi Oksanen, troisième roman pour de cette auteure née en Finlande, d’une mère estonienne ( au final, un détail très important) et d’un père finlandais.

L’histoire ? Elle est simple et complexe. Plonge le lecteur dans des flash-backs incessants et raconte deux vies en parallèle jusqu’à leur rencontre. Pas forfuite.

En 1992, L’Union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond de la campagne. Un jour, elle trouve Zara dans son jardin. La jeune femme est en grande détresse. Aliide finit par l’accueillir. Sans savoir qui elle est. Et nous voilà entrainés quarante années plus tôt quand Aliide tombe amoureuse du mari de sa soeur Ingel. Un amour dévastateur qui la poussera à éloigner sa soeur et sa nièce, Linda loin de la ferme familiale. Et à cacher Hans, l’objet de ses désirs dans un espace clos et caché à la ferme. L’occupation soviétique bat son plein. C’est le temps des purges, des camps. Aliide, qui a été violée par les miliciens dans les caves de la mairie, finira par se marier avec Martin, un communiste au-dessus de tout soupçon. Entre trafics et petits arrangements avec sa conscience, Aliide a choisi son camp. Quitte à ne jamais être heureuse puisque Hans continue de l’ignorer et qu’elle a volontairement éloigné sa soeur de sa vie. Et voilà que des années plus tard, l’arrivée de Zara vient tout remettre en question. La jeune femme, qui vivait en Russie, a été élevée par des Estoniennes. Et pour cause. C’est la petite fille d’Ingel…

Au fil des 400 pages, l’histoire se déroule sur fond de grande Histoire. On découvre le quotidien d’Aliide, de l’enfance à sa vieillesse triste et delabrée. Et aussi celui de Zara, cette jeune fille à qui on a menti, qui est tombée dans la traite des Blanches et qui a tué un homme pour pouvoir reprendre sa liberté. Son seul trésor ? La photo jaunie de sa grand-mère, de sa fille et de sa tante. Au dos, le nom d’une commune et d’une ferme.

Ce livre est bouleversant à plus d’un titre. On y découvre un pan de notre histoire contemporaine ( nombreuses notes en fin de livre d’ailleurs) mais aussi deux parcours de femmes épatants. Et puis il y a l’écriture de Sofi Oksanen. Riche, alerte, vivante dans les moindres détails.  De quoi donner envie d’aller lire ce qu’elle a écrit avant. Vraiment.

 

« Purge » de Sofi Oksanen, La Cosmopolite chez Stock, 21,50€.

Une Réponse à “En Estonie, l’histoire de deux vies croisées… malgré elles”

  1. Vero dit :

    Très belle découverte de l’an dernier! Bouleversant, c’est tout à fait le mot. J’ai aimé ces destins de femme aux prises avec l’Histoire. Et également l’évocation du bouleversement de ces pays de l’Est à laquelle nous avons assistée, à travers les journaux en nous en sentant parfois bien éloignés.

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