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Après avoir failli, tout simplement, passer à la trappe des coupes budgétaires municipales, le festival de jazz d’Orléans a finalement testé une nouvelle formule baptisée Jazz or Jazz, du 13 au 17 avril 2016.

Loin de moi l’idée d’en faire un quelconque bilan, n’ayant pas assisté à tous les concerts. Mais j’aimerai partager avec vous quelques impressions.

La dualité de la programmation : c’était la proposition un peu surprenante, avec deux itinéraires « parallèles » le vendredi soir et le samedi soir.  Des concerts avec des têtes d’affiche internationales d’un côté, des jeunes (et moins jeunes) pousses du jazz hexagonal de l’autre, aux mêmes horaires.

Le samedi soir, pas photo : ONJ pour moi, Lisa Simone pour mon chéri, on a été comblé chacun de notre côté ! L‘ONJ d’Olivier Benoit a gagné en sérénité, je trouve, par rapport au  programme Europa-Paris : la matière de ce Europa-Berlin est plus lumineuse. Il y a des moments de relâchement, de respiration, qui n’existaient pas dans le premier programme, tellement dense qu’il en était très exigeant pour l’auditeur.

J’attends avec impatience le troisième volet, Europa-Roma. En espérant que la dolce vita italienne apporte aux compositions d’Olivier Benoit la touche d’humour et de légèreté qu’il n’a pas encore exprimé dans ses compositions. Quant aux musiciens, pas un pour faire regretter l’autre, tous excellents, rien à ajouter !

 

Le vendredi soir, on avait choisi Jan Garbarek avec Trilok Gurtu, mais j’avais été frustrée de ne pas pouvoir tenter le White desert orchestra d’Eve Risser, dans l’autre salle.

Coup du sort ? Gurtu malade, le concert était annulé, et nous pouvions dès lors profiter de celui d’Eve Risser. On a passé un excellent moment avec ces talentueux musiciens. Et musiciennes, car il y avait 4 filles pour 6 garçons, ce qui est un exploit pour un concert de jazz mais montre surtout, à mon humble avis féministe, que quand c’est une femme qui mène la danse, elle trouve sans problème aussi des musiciennes. Etonnant, non ?

 

Troisième concert ce dimanche après-midi, « L’Oeil de l’éléphant », soit la projection de 800 photos noir et blanc signées Guy Le Querrec, sur une musique jouée en direct par Michel Portal, Louis Sclavis, Henri Texier et Christophe Marguet.

Que vous dire sinon que ce concert fut à la hauteur de mes espérances ! Le travail  de montage des photos de Le Querrec, surprenantes, émouvantes et drôles,  était particulièrement pertinent, invitant à se laisser porter par le flot, au rythme des émotions suggérées par une bande-son de rêve…

Il faut dire que j’étais particulièrement sensible à la composition de ce quartet : Michel Portal m’a fait découvrir le jazz contemporain avec « Mozambique », Henri Texier m’a fait rencontrer l’incroyable Label Bleu et sa collection de pépites, et l’album de Christophe Marguet, « Buscando la luz », est un de mes dix CD préférés de ces dix dernières années.

Quant à Louis Sclavis, il est le musicien français que je chéris sans doute le plus, depuis plus de 30 ans que je suis sa musique sous toutes ses formes, sur scène et au fil des albums. J’ajoute que je suis également très fan de ses photos, dont une petite partie était d’ailleurs exposée à l’occasion de ce festival.

Premier album de Louis, avec une photo de Guy Le Querrec en couverture :-)

Les regrets ? Ne pas avoir pu assister à la création « Freaks ! » de Théo Ceccaldi le jeudi soir ; avoir subi une attaque un peu trop brutale de jazz « old school » dès la sortie du concert de l’ONJ…

Les petits plus ? Le fair-play des spectateurs du concert de Garbarek qui ont joué le jeu, en grand nombre, d’aller « tenter » le concert d’Eve Risser ; le côtes-du-rhône blanc en vinif naturelle de la buvette…

 

 

 

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