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Le Z Band, collectif de blogueurs jazz, publie tous les trois mois une note sur un thème commun.
A l’unisson, pour cette édition de mars 2010, nous sommes allés chercher le printemps dans le jazz. Un mot, un titre, un état d’esprit…

Je n’ai pas mis longtemps à choisir You must believe in spring. Je me le suis tellement répété pendant ces longs mois d’hiver émaillé d’épisodes neigeux tous plus incongrus les uns que les autres quant on vit sur les rives habituellement tempérées de la Loire, au coeur du Val de France !

Le printemps finit toujours par arriver. Comme l’amour, et la rencontre avec l’être rêvé… Source originelle de ce thème, écrit par Michel Legrand, chanté par Jacques Revaux sur des paroles de Jacques Demy, et joué par Jacques Perrin, blondinet romantique à la recherche de son idéal féminin.

http://www.youtube.com/watch?v=11iHA2UjCm0&feature=player_embedded

Quand cette Chanson de Maxence a-t-elle été traduite en anglais et pour qui ? Je ne sais pas, mais transformée par l’un des plus célèbres couples de paroliers d’outre-Atlantique, Alan et Marylin Bergman, le thème de Michel Legrand devient You must believe in spring, et entame, sous ce nom, une autre carrière.

Chantée notamment par Barbra Streisand, elle devient, sous forme d’allégorie printanière, une ode à l’amour et à l’espérance : You must believe in love/And trust it’s on its way/Just as the sleeping rose/Awaits the kiss of May …

Mais c’est bien à Bill Evans qu’on associera , et pour longtemps, ce très beau thème. Ce pianiste parmi les plus grands de l’histoire du jazz était aussi un amoureux des chansons populaires et des spectacles de Broadway.

C’est sur une version chantée que Bill Evans adapte sous ses doigts pour la première fois le thème de Michel Legrand, une version toute de fragilité et de délicatesse harmonique, magnifiée par le timbre de voix de Tony Bennett, avec lequel il enregistre You must believe in spring en 1976.

A écouter : Bill Evans, Tony Bennet (1976)

Pourtant, la version que chacun associe d’emblée à Bill Evans est sans paroles. C’est celle que contient l’album éponyme, « You must believe in spring », paru en 1981, un an après le décès du pianiste, fauché à l’aube de la cinquantaine par les excès d’héroïne et de cocaïne.

spring_bill_evans

Dans cet album à la tonalité sombre et poignante – une tonalité choisie par Helen Keane, agent de Bill Evans depuis 1962 et sans doute très affectée par sa disparition, qui en a sélectionné les morceaux enregistrés en 1977 -, You must believe in spring prend une dimension émouvante, à laquelle le jeu de contrebasse d’Eddy Gomez, tout en retenue et subtilité, n’est pas étranger.

A écouter : You must believe in spring (1977)

Ce retour au romantisme initial du thème me donne envie, par association d’idées et de climats, de clore ce billet avec un autre pianiste, proche de l’univers de Bill Evans. Dans un thème dont le sens n’est pas bien éloigné non plus. Joyeux printemps à tous !

Spring in swing est interprété par le Z Band, selon les propositions suivantes :

Jazz à Berlin : “Springtime” d’Eric Dolphy, version Eberhard
Maître Chronique : “Spring Is Here” par John Coltrane
Jazz à Paris : “Springtime for H.  & Correction »
Jazz Frisson : Blossom Dearie et sa “The Ballad Of The Spring”
Jazzques : « Every Time We Say Goodbye » de Jeanne Lee et Mal Waldron
Ptilou’s blog : Clifford Brown avec “Joy Spring”
Mysterio Jazz : “Springtime again” par Sun Ra
Belette et Jazz : “Spring” par Kenny Dorham
Bladsurb : “Springtime dancing” par Manu Katché

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