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Edition spéciale du Z Band, en hommage à François Roudot, dit Roudodoudourou, qui nous a quittés si brusquement.

Je ne l’ai jamais rencontré autrement qu’à travers nos échanges sur le jazz, et la lecture de son blog où j’ai découvert sa patte d’illustrateur. François m’a fait partager sa passion pour le pianiste Marc Copland, je ne pourrai plus l’écouter sans penser à lui. Je ne le connaissais pas vraiment, il me manque pourtant.

Pour accompagner « L’ivre d’image » sur son nuage, j’ai choisi l’album « Live à FIP » du Hadouk trio.

hadouk_trio_fip

Hadouk trio. Derrière ces deux mots se crée un joyeux univers où l’on marie des instruments  –  le hajouj avec le doudouk -, des influences – le jazz avec l’orient -, des jeux – les billes avec le tambour-, et même des mots – le shaman et l’animal -, bref, un monde métis.

Loy Ehrlich (hajouj, kora, sanza et claviers), Didier Malherbe (doudouk, flûtes, ocarina, clarinette alto, saxophones soprano et sopranino) et Steve Shehan (percussions et archets atmosphériques), sont les architectes de  cet  univers multicolore, où chaque composition est une aventure, chaque mélodie un sortilège.

Une vibration profonde, un rythme bruissant, le chant syncopé du doudouk : Vol de Nuit ouvre l’album et emporte immédiatement l’auditeur dans cette autre dimension (où l’on peut tout de même entendre une malicieuse citation des Beatles !)

La mélopée, le sorcier, l’incantation : c’est Shamanimal qui se dresse tout à coup devant nos oreilles ébahies. A la voix éraillée de Wasis Diop, invité de cette session, répond la douceur boisée de la clarinette alto, pendant que la rythmique fluide  fait monter la chaleur de l’intérieur.

Nacarat est un morceau à dédier aux amoureux de la flûte traversière, que Didier Malherbe fait swinguer  sur une broderie de kora de Loy Erlich, avant que Steve Shehan ne laisse parler ses mains nues sur les peaux tendues… Tout en délicatesse.

La flûte encore se la joue latino tendance virtuose sur Salsa Movar, appuyée par une rythmique qui s’amuse à rouler des hanches !

Et puis, les lumières se tamisent, un long bourdonnement soutient l’appel du doudouk, des perles de kora roulent sur le tapis feutré des percussions, et la mélodie s’élance, se déploie, s’épanouit : Barca Solaris, majestueux vaisseau, transporte l’espoir, la vie, la sérénité.

Il faudrait encore évoquer le groove démoniaque de Dragon de Lune, les cloches célestes de Bille en tête, les vagues résonnantes de O’Shehan drum, la mélodie cristalline de Dame de Sable, le swing des sifflets moqueurs de Peau de banane !

Prends ton temps François, beau voyage…

Les hommages du Z Band à Roudodoudourou :

Backstabber : Les chaudes nuits d’été du paradis
Belette et jazz : Charlie Haden & Kenny Barron « Night and the city »
Jazz, chroniques et coups de coeur : « Karma » de Pharoah Sanders
Jazz à Paris : Aretha Franklin
Jazzques : Michel Petrucciani « The Prayer »
Jazz Frisson : « Un passant » de Gilles Vigneault par Karen Young
Mysteriojazz :  Billie Holiday
Maître Chronique : John Coltrane & Johnny Hartman
Ptilou’s Blog : Michael Blake

 

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