Parties de campagne (2) : bienvenue à Sarkoland

 

Le 31 mars 2009, au Chillou d'Ozon, Nicolas Sarkozy anime une table ronde sur l'emploi devant un parterre de militants et sympathisants UMP. On reconnaît avec le président, Hortefeux, Wauquiez, Raffarin, Abelin et Martin Hirsch qui, depuis, a pris ses distances.

Cirque. La visite de Nicolas Sarkozy, lundi à la Fonderie Alu, à Ingrandes-sur-Vienne, en rappelle une autre qui n’a pas forcément laissé le meilleur souvenir.

En mars 2009, le Président de la République était venu parler emploi et crise à Châtellerault, lors d’une table ronde, comme ses communicants en ont organisée tout au long de son quinquennat.

C’était au Chillou d’Ozon, devant un parterre de participants triés sur le volet.

Ce qu’on a retenu de sa visite, c’est moins les annonces qu’il avait faites à l’époque (quelles annonces ?) que l’état de siège dans laquelle avait été placée la ville lors de cette (mémorable) visite. 1.500 policiers étaient mobilisés.

Impossible d’approcher de près ou de loin, le « cirque présidentiel », comme l’avait désigné un élu socialiste.

Ni pour les 3.000 manifestants qui s’étaient mobilisés ce jour-là, évidemment. Ni pour les habitants qui auraient simplement voulu saluer le président, comme la coutume républicaine l’autorisait à une époque pas si lointaine où il était demandé à la population de « pavoiser ».

La bonne nouvelle : le préfet n’avait pas sauté.

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Parties de campagne (1) : Philippe Rabit, ce mal aimé

 

C'est la campagne des législatives de 1993. Charles Pasqua, invité du RPR Philippe Rabit, au garde à vous, entonne la Marseillaise sur la scène du parc du Chillou d'Ozon, à Châtellerault.

Cloclo. Mal aimé, je suis le mal aimé. Les gens me connaissent tel que je veux me montrer. Mais ont-ils cherché à savoir tralalalalala, lalala lalala… Pardon.

Quel rapport y a-t-il entre la célèbre chanson de Claude François et un de nos plus éminents hommes politiques  (mais non, je ne me moque pas) : Philippe Rabit ?

La question mérite bien d’être posée tant l’ex-jeune loup du RPR (il avait horreur qu’on l’appelle comme ça), débarqué sur la scène (politique) dans les années 90, fait figure de mal aimé, des électeurs s’entend.

Législatives, cantonales, municipales, régionales. Depuis plus de 20 ans, avec un acharnement qui, soyons juste, force le respect, ce fils de Manuchard a tout, absolument tout tenté. Et tout osé, y compris recruter « La Grande Duduche », j’y reviendrai.

Mais toujours sans succès.

Son seul (vrai) fait d’arme à ce jour : avoir mis en ballottage, en 1992, Edith Cresson, alors Premier ministre, lors d’une élection cantonale très serrée.

Philippe Rabit, que sa maman voyait devenir Président, rapporte la légende locale, ne baisse pourtant pas les armes. Par conviction ? Certainement. Par goût du sport ? Peut-être. Pour embêter son meilleur ennemi le député-maire Nouveau centre de Châtellerault Jean-Pierre Abelin, dont il est le cauchemar ? Aussi.

En tout cas, rebelote : le conseiller régional UMP a annoncé, il y a quelques semaines, sa candidature pour les prochaines législatives.

C’est un adage : quand on sort Rabit par la porte, il rentre par la fenêtre.

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La horde sauvage des Fabris

 

Les Fabris devant la sous-préfecture de Châtellerault quelques jours avant Noël 2008. Guy Eyermann est au micro.

Ondes. Youpress, un collectif de journalistes indépendants, consacre un webdocumentaire à New Fabris, intitulé « Onde(s) de chocs. Jusqu’où les ménera la crise ? » .

Youpress est l’auteur du fameux scoop « Casse toi pauv’ con ». Mais pas que.

A Châtellerault, les reporters de cette agence ont voulu mesurer la trace qu’ont laissée les « Fabris » et leur spectaculaire lutte. Raconter aussi toutes ses vies bouleversées à cause de la crise. Leur webdocumentaire (qui peut être soutenu via internet) sort au fil des prochaines semaines.

Pourquoi parler de ça ici ? Parce que Fabris a effectivement marqué les esprits à Châtellerault. Et parce que trois ans après, poser un regard apaisé et distancié sur ce qui demeure une aventure hors normes, c’est bien.

Je me trouvais dans un des bus qui montaient les salariés de Fabris vers la capitale, en juillet 2009, où ils allaient demander des comptes à Renault, au siège de Boulogne.

Pendant le trajet, un journaliste de RTL, également dans le car, prenait régulièrement l’antenne en direct pour donner l’avancée vers Paris de la horde sauvage des Fabris que la réputation et l’affaire des bonbonnes de gaz avaient précédée.

En fait de horde, c’est celle des télés et des radios, déchaînées devant les grilles de Renault, qui a surpris tout le monde. Même les salariés. Poser un regard apaisé, oui, c’est bien.

 

 

 

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Abelin et Raffarin : et vous trouvez ça drôle ?

Galéjade. Au lendemain d’un 1er avril où chacun y est (sûrement) allé de sa petite blague, la question mérite d’être posée : et nos hommes politiques locaux, eux, ont-ils de l’humour ? La réponse est : probablement même si la plupart n’en font pas l’exercice publiquement.

 

Pour être tout à fait franc, tous nos élus ne sont pas égaux devant l’humour. Pour un trait d’esprit ici ou une formule bien trouvée là, combien de sorties lourdingues et de plaisanteries qui font pschitt ? Nous les journalistes en sommes régulièrement témoins. « J’ai les noms ! », comme disait Coluche.

Alors savourons ce beau moment de rigolade lorsque Jean-Pierre Raffarin, fraîchement nommé par Jacques Chirac à Matignon – on est en mai 2002, après les présidentielles et avant les législatives – vient rendre une petite visite à son copain le député Jean-Pierre Abelin. La photo a été prise dans la permanence de campagne du second, installée sur la place Dupleix à Châtellerault.

On ne sait pas ce que ces deux-là se racontent mais ça les fait bien marrer.

 

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Le désespoir des filles d’Amor

Sex equality. Je regardais, hier à la télé, « We want sex equality » de Nigel Cole. Le film raconte la lutte, au printemps 68 en Angleterre, d’ouvrières d’une usine Ford pour obtenir l’égalité salariale avec leurs collègues masculins.

L’histoire m’en rappelle une autre qui n’a rien à voir (quoique), si ce n’est qu’elle mettait en scène des femmes, des ouvrières et leur dignité.

C’était fin 2004, la lutte des petites mains de l’usine Amor (située dans la rue du Pin à Châtellerault) du nom de Fayçal Amor, créateur parisien de mode et de la marque de vêtements Plein Sud, notamment.

Une image m’a marqué : celle de la photo prise au milieu de l’atelier, dans les minutes mêmes où on annonce aux filles d’Amor la fermeture de leur usine. Cent soixante femmes sur le carreau. On n’y voit même pas de colère. Elles sont sonnées.

Les filles d’Amor ne luttaient pas pour l’égalité salariale, elles en étaient loin. Mais simplement pour que leur entreprise survive.

Que sont-elles devenues ?

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Chevènement président !

Vingt-et-un avril. Si Jean-Pierre Chevènement a jeté l’éponge pour les élections présidentielles de  2012, il était bien en lice en 2002. Tout le monde s’en souvient, notamment son ex- camarade Lionel Jospin.

Quelques semaines avant la catastrophe (électorale) d’avril, le fondateur du Mouvement des citoyens vient à Châtellerault où s’est constitué un comité de soutien autour de Gilbert Guérineau, ancien directeur de cabinet et homme à tout faire d’Edith Cresson, lorsque celle-ci était au sommet de ses responsabilités locales et nationales. On l’aperçoit au second plan (à gauche sur la photo).

En 2002, Guérineau est fâché (il l’est toujours du reste) avec son ancienne patronne. Il n’a pas, mais vraiment pas apprécié que Joël Tondusson soit choisi en 1995 comme successeur désigné par celle qui était encore maire de Châtellerault. Le très influent Gilbert, qui soutiendra par la suite un certain Gilles Michaud, fera bien des misères au clan Tondusson. Une haine, sincère, oppose encore aujourd’hui les deux hommes.

Revenons à Chevènement. Son meeting de campagne, à l’Angelarde, est une réussite. Grand orateur, l’ancien ministre de l’Intérieur est brillant comme souvent. Mais il ne deviendra jamais président. Et Gilbert ne sera jamais maire.

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Châteauneuf sous les eaux

Déluge. Le dernier hiver a été (très) frisquet, la neige a perturbé votre quotidien ? Que dire de ce mois de janvier 1994 ? Plusieurs semaines de pluies continues provoquent des inondations monstre en ville.

La Vienne est déchaînée et monte à un niveau record. Image rare : on circule carrément en barque dans la Grand’Rue de Châteauneuf (photo). Le quartier est submergé. Les habitants des quais doivent quitter leur domicile, la clinique du la rue Verdun est même évacuée.

Rive droite, l’îlot des Cordeliers est sous deux mètres de flotte. La rivière lèche le bas de la place du Marché. Une habitante de la vieille ville a cette phrase :  » Jusqu’où va-t-elle aller la garce ? « . Parlant.

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Le Châtelleraudais est frondeur

Bonbonnes. La crise, déjà, frappe durement le bassin d’emploi de Châtellerault, en février 1992. Le secteur de l’aéronautique souffre.

L’emblématique entreprise Sextant Avionique (actuel Thales Avionics), qui fabrique des systèmes de navigation pour les avions, est menacée de fermeture. Les ouvriers manifestent.

Sur la photo, on reconnait, au soutien, l’élu communiste Paul Fromonteil, ceint de son écharpe tricolore. Finalement, sous la pression de la rue (et des politiques), la firme reverra ses plans, créant même un second site – un centre de logistique – sur la ville.

A cette époque, dans la tourmente économique des années 90, la Sochata ou l’usine Magneti Marelli font face à la même menace.

Je reviendrai sur ce blog forcément, longuement, sur la lutte des «  New Fabris « , qui ont menacé de faire sauter leur usine, à l’été 2009. L’affaire des bonbonnes de gaz a fait le tour des médias français et européens.

La lutte ? C’est un état d’esprit localement. Le dernier exemple est tout proche : celui des fondeurs d’Ingrandes, qui s’acharnent à ne pas mourir. Frondeurs.

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Le triomphe d’Edith Cresson, boulevard Blossac

Champs Elysées. Mai 1991, boulevard Blossac à Châtellerault, c’est (un peu) les Champs Elysées. Sans le Fouquet’s. Édith Cresson, nommée deux semaines plus tôt Premier ministre par François Mitterrand, fait un retour triomphal sur sa terre d’élection.

Des centaines (allez restons modestes), des dizaines de Châtelleraudais lui réservent un accueil chaleureux et un bain de foule sous les fenêtres de l’hôtel de ville. Une ribambelle de médias a fait le déplacement. J’y étais ! Et vous ?

L’état de grâce ne durera qu’un court moment. Le Président vire « La parfumée », comme la surnommaient méchamment les agriculteurs, onze mois plus tard. Raté.
 

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