Quand Juppé était droit dans ses bottes

 

Poigne. En 1993, au Verger, Alain Juppé, avec à ses côtés le conseiller municipal RPR Paul Carassus, discute avec Jean Scoffoni, représentant de la communauté pieds noirs et harkie de Châtellerault (*).

On reconnait bien sur cette photo  le style Juppé : celui du type droit dans ses bottes. Une rigidité teintée de mépris. Une main de fer dans un gant d’acier.

A l’époque secrétaire général du RPR, le futur Premier ministre de Chirac (en 1995)  était venu animer une réunion politique à l’invitation de Philippe Rabit, responsable local du parti, et avait donc rencontré une délégation. C’est la seule fois qu’il est passé sur les bords de la Vienne.

C’était le temps où Rabit faisait défiler les stars à Châtellerault, histoire de montrer son influence à la maire socialiste Edith Cresson et à son adversaire UDF Jean-Pierre Abelin.

Revenons à Juppé : lors de ce meeting à la salle du Verger, le leader RPR avait fait montre de son talent d’alors pour dézinguer l’adversaire, éparpillé façon puzzle.

Le maire de Bordeaux s’est visiblement assagi pour ne pas dire bonifié. Au point de se poser en juge de paix dans la bataille au sommet de l’UMP entre François Fillon et Jean-François Coppé.

« J’ai dirigé un parti pendant dix ans, j’en connais les joies et les peines », dit-il dans une récente interview au Monde.

(*) Ce personnage, respecté localement, est décédé en septembre 2011, à l’âge de 92 ans.

 

 

 

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Place Emile-Zola : merci Jean-Pierre !

Terrasse. Ce samedi 8 septembre, à 12 h,  la place Émile-Zola est inaugurée officiellement par le maire Jean-Pierre Abelin et ses petits amis.

En voilà une friche, parmi d’autres en ville, qui en a fait causer du monde et remplir des colonnes de journal.

Tout a commencé en 2001 avec le gigantesque incendie du bel immeuble art déco, qui abritait le marchand de tissus Home Décor.

Tout le monde s’en souvient encore.

On ne va pas refaire l’histoire ici mais les procédures, les expertises,  l’indécision, la crise et la faute-à-pas-de-bol ont allongé le moment où les lieux seraient enfin aménagés.

En l’occurrence, onze longues années avant de voir fleurir la place à l’italienne dont rêvait déjà la précédente municipalité.

Les commerçants du quartier, qui sont allés jusqu’à lancer un SOS à un moment où ils en avaient plus que marre (photo), peuvent en témoigner.

Aujourd’hui, on n’a pas peur de dire que le résultat, quoiqu’un peu trop minéral peut-être (ah ces journalistes, toujours en train de critiquer !),  est une réussite.

On peut (enfin) y manger au calme à la terrasse des brasseries. Et rien que pour ça, moi je dis : merci Jean-Pierre !

Home Décor en flammes - Photo Sylvaine Hausseguy

 

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Alexandre Godin, retour en Hollandie

Sherpa. Quelle drôle de trajectoire que celle d’Alexandre Godin. Ou plutôt quelle trajectoire tout court.

Ancien directeur de cabinet de Ségolène Royal à la Région, ce brillant homme de l’ombre a été nommé début juillet chef de cabinet du ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot.

Nommé ou plus exactement « casé », comme le laisse entendre à demi-mots l’article d’un confrère.

A Châtellerault, on ne connait pas Guillaume Garot mais on connait bien Alexandre Godin (à gauche sur la photo). Il a été dir’cab, comme on dit dans le jargon, du maire socialiste Joël Tondusson entre 2002 et 2008.

Originaire de Brive, le fief corrézien de notre cher Président, le jeune Alexandre a fait ses armes justement à côté de François Hollande. Tout à côté : il était son attaché parlementaire  à une époque où le futur Chef de l’Etat était bien loin de celui qu’il allait devenir.

Durant son passage à Châtellerault, Alexandre Godin a imposé une pratique très politique de son poste. Finalement, lui et Tondusson se sont quittés juste avant la défaite des municipales de 2008. Le cliché ci-dessus a été pris lors de l’annonce de ce départ, dans le bureau du maire.

Ce n’est pas trahir un secret de dire que ces deux-là ne passeront pas (ou plus) leurs vacances ensemble.

Certains journalistes locaux ont longtemps prêté à Alexandre Godin des ambitions politiques locales et une grosse influence (à distance) sur le PS châtelleraudais. Etait-ce une réalité ?

A son départ de Châtellerault, il a rejoint Ségolène Royal. Si ce choix était celui d’une ambition, il a misé sur le mauvais numéro, sans faire offense à la présidente de Région.

Mais à seulement 39 ans, appelé sous les ors d’un ministère, on veut bien croire qu’il démarre une nouvelle carrière.

Pour ceux qui ne connaissent pas Guillaume Garot

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Y a-t-il une vie après la Rosée du Matin ?

Fumée. Ah la Rosée du Matin ! Le lieu est indissociable des nuits châtelleraudaises que ce night-club, réputé au-delà de la région, a contribué à animer pendant plusieurs décennies.

Combien de fêtards ont transpiré sous les sunlights ? Combien de couples se sont formés sur le dance floor ?

On pourrait en raconter des vertes et des pas mûres sur le sujet.

Un de mes lecteurs m’écrit d’ailleurs à propos de la Rosée. Il s’agit de Brahms Doukhan, qui a dirigé l’établissement pendant quelques années.

Un brin poète, Brahms.

« Il y a quelques années, les néons s’allumaient au 11 rue des Scieurs pour éclairer les portes de la nuit dans notre bonne ville de Châtellerault (…) Pendant plus de 25 ans, M. et Mme Brouillard, suivis par M.et Mme Doukhan, ont éclairé les nuits tristes de milliers de noceurs venus des quatre coins de la France (…)  Où en sont les nuits châtelleraudaises ? Où vont les jeunes et les moins jeunes pour se divertir ? »

C’est vrai ça, Brahms.

Ancien relais à chevaux (mais ça n’a aucun rapport), la discothèque a pitoyablement fini son aventure. Reprise par un Châtelleraudais Gilles Scoffoni et rebaptisée « La Havane », elle a été entièrement détruite en mai 2004 dans un gigantesque incendie (photo).

Depuis, rien. Ou presque.

Plusieurs tentatives ont été imaginées pour relancer la (dance) machine. Mais elles ont toutes capoté.

J’entends depuis plusieurs mois qu’ un nouveau projet est porté par un promoteur local, qui installerait une grosse boîte sur la zone nord. Un groupe, qui distille des infos avec parcimonie, a été créé sur Facebook.

Il n’y a pas de fumée sans feu.

 

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On parle de Zoom Arrière

Médias. La presse locale parle (en bien) de Zoom Arrière.

A lire dans La Nouvelle République et Centre Presse.

 

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Philippe Croizon, ce héros

Superman. J’ai connu Philippe Croizon quand il était au fond du trou. C’était en 1995, un an après son accident. Et il n’était pas le super héros qu’il est devenu.

Son père Gérard Croizon avait déboulé à la rédaction de mon journal un beau matin, des larmes dans les yeux, scandalisé par le sort que l’administration réservait à son fils.

Pour résumer : la Sécurité sociale ne reconnaissait pas l’intégralité du handicap de Philippe Croizon, lui qui était amputé des quatre membres, refusant par exemple de prendre en charge certains appareillages.

J’ai eu l’occasion de rencontrer Philippe à ce moment-là. Disons, pour rester pudique, que le choc de son accident et la perspective de la vie qui l’attendait ne l’incitaient guère alors à l’optimisme.

Je l’ai souvent revu depuis, j’ai pas mal écrit sur lui. Je me souviens même avoir dansé à côté de lui sur les marches de l’hôtel de ville, au cœur d’une foule joyeuse, lors de la victoire des Bleus du foot à l’Euro 2000.

Après toutes ces années, je veux dire mon admiration pour ce type hors normes, pour sa force, pour son courage. Et pour sa foi en la vie.

Après sa fameuse traversée de la Manche, Philippe Croizon réalise en ce moment avec le nageur valide Arnaud Chassery, le défi de relier symboliquement les cinq continents à la nage (lire dans La Nouvelle République et Centre Presse).

Il a traversé le détroit de Gibraltar, sa 3e étape, le 12 juillet, reliant ainsi l’Afrique et l’Europe.  Il s’attaque au détroit de Béring, l’ultime challenge, à la mi-août.

 


Agrandir le plan
 
Le site Nager au-delà des frontières
 

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Comme deux tours

Passerelle. Les tours de la Manu, comme on les appelle désormais, font actuellement l’objet d’une légère restauration.

En 1994, les travaux ont été d’un tout autre acabit. Choisi dans le cadre d’une commande publique, lancée par la municipalité avec la Drac, l’artiste Jean-Luc Vilmouth était déjà internationalement connu à l’époque pour son travail sur les objets, ses « augmentations » ou ses oeuvres monumentales.

Il a imaginé la fameuse passerelle en acier, accrochée aux deux cheminées emblématiques de l’ancienne Manufacture d’armes. Une passerelle comme un pont vers le passé de la ville et, en même temps, une manière de prendre de la hauteur, donc de regarder vers l’avenir.

Le chantier, fameux et spectaculaire (photos), a duré à l’époque plusieurs mois.

Aujourd’hui,  « Comme deux tours » , c’est le nom choisi par Vilmouth, figure comme le monument le plus photographié de la ville… Après le vénérable pont Henri IV.

 

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Châtellerault, voie Royal

Perchoir. Pour continuer avec Ségolène Royal (voir le post précédent), je ne reviendrai pas ici sur le spectacle croquignolesque, qui s’est joué  il y a trois semaines à La Rochelle. Tout a été dit, écrit et tweeté sur le sujet.


Au-delà de la stratégie de l’ancienne candidate à la présidentielle, je me dis quand même qu’elle a sans doute manqué d’un peu de témérité et singulièrement de clairvoyance en se présentant en Charente Maritime plutôt que dans une circonscription où on lui tendait la perche, pour ne pas dire le perchoir  : Châtellerault.

« Quand on sait ce qu’on sait, qu’on entend ce qu’on entend et qu’on voit ce qu’on voit, on a raison de penser ce qu’on pense », plaisantait Pierre Dac.

Et justement, quand on voit ce qu’on voit et qu’on sait ce qu’on sait, on imagine que Ségolène Royal aurait connu un sort moins humiliant ici, où l’écologiste Véronique Massonneau est sortie victorieuse du député sortant Nouveau centre Jean-Pierre Abelin, que là-bas.

Un (autre) confrère l’a écrit dernièrement dans La Nouvelle République/Centre Presse.

Que ne s’est-elle souvenue, la Madone du Poitou, comme la surnomme ironiquement la presse parisienne, de ses scores locaux aux deux dernières élections régionales ou à la présidentielle de 2007. Et de l’accueil que lui a toujours réservé Châtellerault.

Mais bon, quand on voit ce qu’on voit.

Photos

En haut : Ségolène Royal, au bon vieux temps (en 2004) trinquant à la Foire-exposition de Châtellerault, avec le maire socialiste Joël Tondusson. On aperçoit derrière, à droite, Brigitte Tondusson.

Ci dessous : la même venant rencontrer les salariés de New Fabris à l’été 2009.

 

 

 

 

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Les baskets de Ségolène Royal

Converse. Je lisais dans les colonnes de La Nouvelle République et Centre Presse, la semaine dernière, que les locaux de l’ancienne entreprise Merceron, installés sur la zone nord, revivaient grâce à l’apport d’une double activité.

Comme le rappelait mon confrère dans cet article : après une liquidation judiciaire qui avait mis fin à l’histoire de ce spécialiste de la citerne industrielle, 22 salariés avaient repris leur usine par le biais d’une société coopérative de production (Scop).

Ségolène Royal, à travers la Région Poitou Charentes, avait fortement soutenu cette initiative, selon elle, exemplaire. On n’était pas loin de l’élection présidentielle de 2007 à laquelle elle était candidate.

On la voit sur photo, avec le maire socialiste de Châtellerault Joël Tondusson, conversant – ça n’a aucun rapport avec les baskets qu’elle porte – avec les salariés de Merceron pour célébrer le sauvetage de l’entreprise. Un beau moment de communication.

Le sauvetage avait été malheureusement de courte durée : deux ans après, la Scop avait fait pschitt.

 

 

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Parties de campagne (9) : l’art de la défaite

Fairplay. On doit ça à Jean-Pierre Abelin, battu dimanche par la candidate écologiste Véronique Massonneau, d’avoir été fairplay après une défaite qui a dû lui faire pourtant très mal.

Digne, le député (Nouveau centre) sortant a rapidement reconnu sa défaite et salué la victoire de sa concurrente.

 

Ce n’est pas donné à tous les hommes politiques de savoir surmonter ce type d’épreuves. J’ai en tête des exemples de mauvais perdants qui oublient leurs propres insuffisances pour chercher toutes sortes de responsables. Et en premier lieu : les journalistes !

Ce n’a pas été le cas de Joël Tondusson, pourtant durement touché, lui aussi, par sa chute aux municipales de 2008, face au même Jean-Pierre Abelin.

On le voit sur la photo (en haut) dans son bureau de la mairie, sonné, quelques minutes seulement après la confirmation du résultat, en compagnie d’Edith Cresson.

Mais l’ancien maire socialiste avait lui aussi publiquement choisi la dignité et la continuité républicaine. Celles qui apaisent.

Ci-dessus :

Photo 1 – Abelin et Tondusson, ensemble sur l’estrade de l’ancien musée au moment de l’annonce des résultats des municipales de mars 2008.

Photo 2 – Les deux mêmes, quelques jours après, au moment de la passation de pouvoir au conseil municipal.

 

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