Le débat autour de la fameuse phrase de « peut on rire de tout » chère à Desproges dans « Tribunal des flagrants délires » a trouvé selon moi ses réponses sur internet ces dernières semaines.
On ne peut pas rire de la panique des gens quand elle est sincère, vécue, on ne peut pas rire de nos peurs les plus primitives et le cas Cuisinella en est la preuve.
« Ça sent le sapin » le titre laisse déjà planer un doute sur le bon gout – ou pas – du contenu. Deux exemples pour illustrer mon propos, le premier celui de cette vrai caméra cachée au Brésil révélée en France par Grégory Pouy (twitter: @gregfromparis) la semaine dernière montrant des personnes prise de panique dans un canular mettant en scène dans un ascenseur de faux revenants.
Le second plus récent celui de Cuisinella qui a souhaité avec une (vrai) fausse camera cachée faire le buzz en exploitant la aussi nos émotions les plus primitives, la peur d’être enterré vivant.
La vidéo est difficile à trouver car elle a été mise en privé sur le compte officiel de la marque. Lorsqu’on appelle la directrice de la communication, Florence Dillmann, de la société exploitant Cuisinella, SALM SAS, elle est mystérieusement en réunion jusqu’à demain selon la personne du standard (sans même qu’elle consulte quoi que ce soit ou tente de la joindre, la réponse est instantanée !) ce qui en dit long sur le nombre d’appels reçus par l’entreprise ces derniers jours 
La campagne passe très mal en ligne, ouvertement critiquée et qualifiée de mauvais goût ou de bad buzz.
Je vois au moins deux raisons :
1) les règles du jeu ne sont pas claires, le vrai/faux est ici mal employé ce qui donne un côté « horrible » à la scène.
2) on joue avec des peurs primitives et le dénouement de la scène ne rattache pas l’imaginaire créé aux valeurs de la marque… « on ne comprend pas ! ».
On ne peut donc pas rire de tout en tout cas pas de n’importe quelle façon. Si l’internaute est sécurisé, s’il se trouve dans sa zone de confort en étant conscient des règles alors on peut transgresser certaines limites comme dans ce film pour une chaîne TNT belge qui a eu un certain succès sur les réseaux sociaux « push to add drama ». L’internaute est spectateur et ce qui se déroule devant lui est clairement « joué ».
Internet est un outil merveilleux encore faut il en apprécier les règles. C’est un peu comme la com de crise ou faire l’ mort – sans mauvais jeu de mots – ne me semble pas la meilleure solution.
Passionné par l'innovation et les nouvelles tendances , je compte presque 20 années d'expérience dans la sphère digitale chez l'annonceur ou en agence.