La mort du papier

Beaucoup prédisent la mort du papier au profit de supports numériques comme l’internet, les tablettes, les smartphones et autres écrans souples.

Pour ma part je ne le pense pas et pas simplement parce que mon salaire en dépend encore aujourd’hui et pour longtemps…

Le papier est attaqué de toute part, sur le front de l’édition pour commencer où aux US le taux de croissance des ventes d’eBooks a été de 1274% entre 2008 et 2011 pendant que les ventes de livres papiers reculaient de 13.8%.

Sur celui de la presse bien entendu où aux US les ventes de papier reculent en moyenne de 7% par mois ! Un chercheur universitaire Robert Waterman McChesney et un  blogger politique reconnu John Nichols prédisent dans leur livre « The death and life of American journalism : the media revolution that will begin the world again », la mort du papier dans les 8 prochaines années si cette tendance ne s’inverse pas.

Du côté de l’industrie papetière, 2011 affiche en France un recul des ventes en volume de près de 10 millions de tonnes malgrè un maintien du CA dû à l’augmentation des prix du papier. 2012 semble confirmer cette tendance. Jean-Marc Louvet , président de la Confédération française de l’industrie des papiers, cartons et celluloses, annonce dans l’Usine Nouvelle une baisse deux fois plus importante de la production française par rapport à la moyenne européenne.

Les voyants sont tous au rouge, en apparence. Lorsqu’on regarde les budgets colossaux investis par l’industrie papetière en recherche et développement, on se dit que le papier ne peut mourir sans livrer une dernière bataille. Ce qui poussera cette industrie non pas vers la mort mais vers la résurrection c’est l’innovation. Autre phénomène encourageant pour cette industrie : de nombreuses études démontrent que les utilisateurs d’information numérique débordés par le volume d’information ont tendance à imprimer de plus en plus l’information à laquelle ils accordent le plus d’intérêt.

Le marché le plus en pointe en matière d’innovation est l’Allemagne où de nouveaux papiers sont sur le point d’êtres industrialisés : plus résistant, recyclé et blanc, utilisant de nouvelles fibres, etc. ces innovations auront pour conséquence de réduire considérablement le coût du papier.

Autres sources d’innovation, les procédés d’impression dont l’innovation est là aussi dynamisée par la réduction des coûts et l’écoresponsabilité. Dernière innovation en date celle d’un laboratoire de recherche de l’université de Cambridge : « l’impression réversible ». Ce procédé permettrait pour des coûts environnemental et économique imbattables d’effacer l’encre laser d’un papier sans en dégrader la qualité. Le papier serait ainsi réimprimable. Le procédé utilise des lasers de fréquences et d’ondes différentes.

image du procédé

Ces procédés combinés auront certainement pour résultat de diffuser de l’information de masse à des coûts inférieurs à ceux de la diffusion d’information numérique.

Le papier a survécu à toutes les révolutions médiatiques. Après la radio et la télé, les supports numériques lui grignotent quelques parts de marché mais quand je vois le plaisir de ma fille à recevoir chaque jeudi son « Petit Journal » par la poste, je me dis que l’avenir du papier est assuré.

About Thierry Picard

Directeur Internet du groupe media La Nouvelle République du Centre Ouest. Intervenant pour le groupe Stratégies expertises ecommerce, ergonomie et emarketing
Média, Tendances , ,

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