Nos députés et sénateurs ont de quoi mettre des pièces dans l’horodateur

Lors du conseil municipal Tours du lundi 8 octobre, lorsque les difficultés de stationnement à proximité de l’hôpital Bretonneau ont été évoquées, la députée européenne Sophie Auconie s’est empressée de voler au secours des représentants de l’intersyndicale du CHU, qui étaient présents dans la salle. « Je considère que le stationnement est un vrai problème à Tours, que les élus qui bénéficient de voitures avec chauffeur et de places de parking privilégiées ne prennent pas à leur juste mesure, ils sont coupés de la réalité », a-t-elle lancé.

La question du stationnement payant agite régulièrement le conseil municipal de Tours

La question du stationnement payant agite régulièrement le conseil municipal de Tours

Cette tirade a provoquée une jolie bronca dans les rangs de ses collègues conseillers municipaux, de la droite à la gauche. A l’exception du maire (qui ne craint pas de s’installer lui-même au volant), aucun d’entre eux ne bénéficie, en effet, d’une voiture avec chauffeur. « Quand nous sommes arrivés aux affaires en 1995, on comptait trois chauffeurs dans les effectifs du personnel municipal », précise Gérard Gernot, le premier adjoint en charge des questions de personnel. Aujourd’hui, il n’y en a plus qu’un seul qui fait aussi office de « coursier » le cas échéant.

Sophie Auconie, quant à elle, ne dispose pas de chauffeur non plus mais a droit, comme les autres députés au parlement européen, à une indemnité de frais généraux de 4 299 € par mois. Cette indemnité couvre les frais de bureau du député dans son Etat d’élection, de téléphone, d’équipements informatiques et de déplacement. Ce qui englobe, on l’imagine, les dépenses liées au stationnement payant. « Moi, je serai près à voter pour la réduction de cette indemnité », persiflait en coulisses l’un de ses anciens colistiers d’une opposition désormais scindée en deux groupes.

Ses « collègues » parlementaires du conseil municipal, le sénateur Jean Germain et Jean-Patrick Gille, sont toutefois mieux lotis en ce qui concerne les frais, puisqu’ils perçoivent à ce titre, chaque mois,  une « indemnité représentative de frais de mandat » justifiée par diverses dépenses liées à l’exercice de leur mandat (voiture, loyer, frais de réception, d’habillement…). A savoir : 6.412 €  pour le député et  6.240 € pour le sénateur.

De quoi mettre des sous dans les horodateurs et de faire le plein de la voiture, mode de locomotion que Jean Germain a reconnu utiliser dans sa ville de Tours, lors du conseil municipal de lundi, mais aussi acheter quelques paires de chaussures puisqu’il « se déplace beaucoup à pied », insiste-t-il. Et promis-juré, le président du syndicat des transports en commun de l’agglomération tourangelle ne manquera pas d’emprunter le tramway lorsqu’il sera en service.

On y attend aussi Sophie Auconie, même si elle estime « que le tracé n’est pas le bon ». Elle aurait préféré, en effet, une première ligne plus « hospitalière » qui relie Trousseau et Bretonneau, les deux pôles principaux du CHRU.  Sans doute a-t-elle envie de continuer à rendre visite à ses électeurs de Tours Nord et du centre-ville de Joué-lès-Tours en voiture, avec ou sans chauffeur…



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