Axelle Red : “ la danse, aussi essentielle que la musique ”

La chanteuse belge fait son retour sur scène avec son dernier album, Rouge ardent. Avec son nouvel album, la flamboyante rousse célèbre ses vingt ans de carrière. Elle sera place Voltaire, à Châteauroux, samedi soir, à 22 h (gratuit).

Pendant le stage-festival Darc, 600 danseurs viennent du monde entier. Etes vous une danseuse ?

« J’ai toujours dansé, depuis mes trois ans. J’ai fait beaucoup de danse classique. J’ai repris il y a deux ans, mais l’année passée je n’ai pas trouvé le temps . La vie sans danse, c’est comme la vie sans musique. Ce n’est pas possible. Ce sont deux disciplines essentielles, qui ajoutent de la valeur à la vie, donnent de la joie. Et en même temps, c’est de l’art. »

Comment se passe la promotion de votre nouvel album ?

« Cet été, on a fait des concerts, mais j’ai aussi à vrai dire pris un petit peu le temps. Quand j’ai sorti l’album, j’avais en même temps une exposition avec ma propre collection de vêtements dans un musée de mode. L’album, c’était beaucoup de préparations. Je compose, j’écris et je le co-réalise. En septembre, on va redémarrer la promo. »

Vous ne faites donc pas de grosse tournée en ce moment…

« Non. J’ai trois enfants, je préfère donc jouer tout au long de l’année, plutôt que de faire une tournée comme je faisais dans le temps. Cela me demanderait de partir trop longtemps avec les musiciens. Ce n' »est pas évident quand on a des enfants. »

L’enregistrement de l’album s’est fait dans différents lieux ?

« J’ai un studio d’enregistrement à la maison, dans la grange. On a une ferme à quinze minutes du centre ville de Bruxelles. Je peux tout faire chez moi. Mais c’est aussi un plaisir de pouvoir enregistrer une partie ailleurs. C’est pourquoi je suis aussi partie à Memphis. Je travaille avec des musiciens de là bas. Memphis, c’est une longue histoire. »

Cela fait beaucoup de voyages…

« J’ai fait la composition plutôt chez moi à Bruxelles. Côté écriture, j’ai fait une partie en Suède, dans la maison d’amis. J’avais une vue sur la mer. Ce qui collais bien avec le thème : j’écrivais sur le départ de quelqu’un, qui s’en va dans la nature. C’était très inspirant d’avoir la mer devant moi. Je voyais Ulysse partir et Pénélope rester. »

https://www.youtube.com/watch?v=<a class="smarterwiki-linkify" href="http://youtu.be/hIjCUnzRY_8">http://youtu.be/hIjCUnzRY_8[/youtube]

Sur quels thèmes aimez-vous écrire en ce moment ?

« Pour les albums précédents, les textes étaient plus engagés. Cette fois, j’avais besoin d’écrire à nouveau sur l’amour, et je me suis offert le droit de le faire. C’est plus intéressant d’écrire sur un départ que sur quelque chose qui va bien. Et comme je n’avais pas forcément envie de vivre un départ, j’ai inventé une histoire, celle d’un couple qui se connait depuis l’enfance. Vers l’âge de 18 ans, ils sont en désaccord avec la société. Lui décide alors de quitter la ville, de quitter toute sa vie pour partir dans la nature. Un petit peu comme dans le film Into The Wild. Mais très vite c’est devenu autre chose. J’ai vraiment pris le point de vue de celle qui reste. C’était très romantique, parce que quelqu’un qui part de cette façon est sûr de ne pas être remplacé. C’est comme quelqu’un qui part en guerre, ou quelqu’un qui meurt. C’est une sorte d’amour éternel. Ca me permettait d’écriture un truc très romantique. Pour moi, cet album est celui de la liberté. J’ai retrouvé un peu la liberté que j’avais pour mon tout premier album, la naïveté aussi. Avec le temps, on se met beaucoup de freins. Je m’étais mis aussi tellement de règles. Cet album, ce n’est pas un nouveau souffle, parce que j’ai toujours été inspiré, mais j’avais tellement peur de me répéter. Je m’interdisais de refaire ce que j’avais déjà fait. »