Les mises

Les mises, c’est le nerf du poker. Savoir bien miser, c’est savoir bien gagner… Savoir se coucher (laisser tomber le tour avant la fin parce qu’on sent qu’on ne pourra pas l’emporter), c’est aussi savoir bien gagner (on a du moins gagné ce qu’on a évité de perdre) !

Certes, les subtilités viennent à l’usage, avec l’expérience. On a tous encore plein de choses à acquérir là-dessus, car le poker se joue souvent sur les mises. Et c’est loin d’être une science exacte, s’il y avait une recette magique du style : j’ai un roi et une dame, alors je dois miser tant pour gagner tant, ça se saurait ! Et personne ne gagnerait… Ou plutôt tout le monde serait vainqueur, comme à l’école des fans. Avant de se faire sa propre science du poker, selon son expérience, il faut juste connaître les règles de bases. Qui, pour le Texas Hold’em, sont simples. Considérons la version « no limit », la plus répandue aujourd’hui…

Une fois l’ordre des combinaisons des cartes maîtrisées, on peut se lancer.

Version « light » :

Le poker Texas Hold’em (no limit) se déroule toujours ainsi : le donneur distribue deux cartes, une à une et dans le sens des aiguilles d’une montre (il fait donc 2 tours d’une carte à chacun !), à chaque joueur. Au-préalable, le joueur à sa gauche aura mis la « blind » (mise forcée), le suivant la « big blind » (ou « surblind » en général le double de la blind, mais il y a des variantes).

Pour que le donneur commence à retourner le tableau (les cartes posées sur la table, face ouverte et communes à tous), il faut équilibrer les mises : que tout le monde soit au même niveau de mise, d’enchère.

Chacun a donc 3 possibilités : se coucher, suivre, ou relancer.

Se coucher, c’est abandonner le coup.
Suivre,
c’est équilibrer l’enchère (la mise) la plus haute.
Relancer
c’est miser davantage (les autres devront équilibrer votre mise pour rester dans le coup).

C’est le joueur à gauche de la bigbling qui commence à annoncer ce qu’il va faire ! On dit qu’il est premier de parole. Il peut donc se coucher; suivre la grosse blind (mettre le même nombre de jetons, équilibrer la big blind); ou relancer (raise).

Le donneur, une fois les mises de ceux restant dans le coup sont toutes équilibrées, retourne 3 cartes (faces ouvertes) au centre de la table. Elles sont communes à tous.

Recommence un tour de mises, d’enchères. Même principe : une fois tout le monde à jour, au même niveau, le donneur retourne la « turn » (la tournante, la 4e carte ouverte). C’est reparti : on remise, on se met à jour (toutes les mises sont équilibrées), et le donneur retourne la 5e et dernière carte ouverte, la river. Là encore, un tour de mises est fait… puis les gagnants (et les perdants) se dévoilent.

Il est très fréquent qu’on n’arrive pas jusqu’à la 5e carte retournée (les autres joueurs abandonnant en court de route, n’en reste qu’un… qui gagne). Il arrive même qu’on ne voit pas le flop (les 3 premières cartes ouvertes), un joueur ayant « enlevé » le coup avant, par ses mises, s’il a une main énorme servie… ou s’il veut le faire croire (il aura alors bluffé, et plutôt bien !)

Dans les détails :

On recommence : les blinds sont posées, le donneur (ou « dealer ») distribue 2 cartes fermées (visibles uniquement par le joueur) à chacun, une à une. Chacun doit donc décider s’il se couche, s’il suit (ou s’il mise, s’il « call », on dit aussi coller la big blind, il y a plusieurs termes mais il s’agit toujours d’équilibrer la mise, l’enchère, la plus haute), ou s’il relance (ou raise).

ATTENTION : alors que suivre pourra se dire « check » aux tours suivants, au premier tour si vous dites je checke après la surblind, le croupier pourra comprendre que vous vous couchez (et donc que vous abandonnez). Je conseille de dire « je suis », tout simplement… ça évite les erreurs bêtes ! Check veut en fait dire que vous « donnez la parole au joueur suivant » ou à l’action suivante, donc si vous checkez en « premier de parole » alors que vous n’avez pas équilibré la big blind, on pourra considérer que vous laissez tomber. C’est arrivé !

Premier tour. C’est le joueur à gauche de la bigbling qui commence à annoncer. Il peut donc se coucher; suivre la grosse blind (miser le même nombre de jetons, équilibrer l’enchère); ou relancer (raise). En général, la règle est que la relance soit MINIMUM du double de la bigblind. D’autres pourront par la suite sur-relancer (miser encore plus, doubler la relance et plus). Il s’agit que tout le monde soit « à jour », aux mêmes niveaux d’enchères, pour que le donneur (dealer) poursuive sa donne et dévoile les cartes ouvertes.

En fait, à l’usage, vous verrez qu’il y a finalement 4 choix à chaque tour :

Passer/Se coucher (Checker, passer la parole au suivant/Folder) : si le joueur précédent n’a pas ouvert (misé) cela signifie qu’il laisse lui aussi la parole aux autres. Si le joueur précédent a ouvert cela signifie que celui qui checke après abandonne.

- Ouvrir (Bet, miser) : si le joueur précédent n’a pas ouvert (misé), vous pouvez le faire.

- Suivre (Call), coller, s’aligner sur la mise la plus haute.

– Relancer (Raise),
miser davantage (en général à partir du double de la mise précédente, jusqu’à… tout en version « no limit » !)

A ce premier tour, celui qui a posé le blind doit aussi se prononcer quand arrive son tour : soit il se couche, soit il call (mise, s’aligne) sur les enchères maximales, soit il relance (ou raise). Le surblind a également les mêmes choix : mais, si personne n’a mis plus que sa surblind, c’est là qu’il peut dire « je checke » (sans que ça signifie qu’il abandonne), il passe la parole et l’action au donneur (le tour d’enchères s’arrête) puisqu’il est déjà aligné sur la plus grosse enchère.

On ne peut faire que 3 relances maximales. Le tour s’arrête quand tout le monde est à jour : les mises de ceux encore en jeux sont équilibrées, ceux qui veulent s’arrêter là ont « foldé » (ou passé, ou se sont couchés, etc…). S’il reste plus d’un joueur en lice, alors le donneur pose le « flop » (trois cartes ouvertes sur la table, sur le tableau). S’il n’en reste qu’un et que personne ne s’est aligné à ses mises, il a gagné le coup. Et un deuxième tour n’est pas nécessaire !

Deuxième tour. Là, le « premier de parole » change : c’est celui immédiatement à gauche du donneur qui commence à annoncer ce qu’il va faire. Ne lui reste donc que 2 choix : checker, passer la parole (c’est pour ça que je conseille d’annoncer clairement ce qu’on va faire car dire « passer » peut être considéré par abandonner par certains) ou ouvrir (bet, miser). Il ne lui sert à rien de se coucher là puisqu’il est premier de parole, c’est gratuit; et relancer ne peut exister puisque personne n’a lancé !

Le suivant, à sa gauche, retrouvera les 4 choix de base. Et ainsi de suite. Le Tour s’arrête quand 3 relances ont été faites (une ouverture n’est pas comptée comme relance), ou quand tout le monde a passé, ou quand la dernière enchère a été suivie par tout le monde, ou inversement quand personne ne l’a suivi.

Le donneur pose alors au centre de la table la Turn (appelée aussi le tournant), face découverte sur le tableau. Là encore, il ne le fera que s’il reste plusieurs joueurs en jeu… S’il n’en reste qu’un il a gagné !

Troisième tour. Strictement la même chose qu’au 2e tour. Les mêmes causes produisants les mêmes effets : s’il reste plusieurs joueurs, le donneur pose alors au tableau la River (ou rivière), 5e carte face ouverte au centre de la table.

Quatrième tour. Les 5 cartes du tableau sont dévoilées. Les joueurs encore en lice ont toujours leurs cartes cachées. Les règles imposent que personne d’autres, pas même les joueurs sortis du coup au-préalable, n’aient dévoilés leurs cartes ni donner des indices. De manière générale, mieux vaut ne pas parler lorsqu’on n’est pas impliqué dans un coup. Même chose : un nouveau tour d’enchères est possible. Lorsqu’il est finit, on abat les cartes (on les montre)… et le meilleur gagne. En cas d’égalité, le pot (les jetons misés) sont partagés équitablement, si le compte ne peut se répartir également entre les gagnants, on laisse le jeton en plus au joueur le plus près à gauche du donneur.

En cours de jeu. Il peut y avoir des mises ou des relances « all in » : un joueur (ou plusieurs) pose son tapis, tous ses jetons… Il pousse son « tapis ». S’il a moins que d’autres joueurs en jeu, un « pot parallèle » se constitue à côté du pot de départ (dont il fait parti et pour lequel tous les joueurs continuant le jeu doivent s’équiliber). Ce joueur à tapis, s’il gagne, ne pourra gagner que ce qui a été misé jusqu’à son all-in. Si c’est un autre joueur qui a la meilleure combinaison, il gagne tout et le joueur all-in est éliminé.

Il est également permis de ne pas montrer ses cartes, si on est sûr d’avoir perdu, même si l’on s’est aligné sur les enjeux. Sauf si quelqu’un a payé votre enchère en disant « je paie POUR VOIR »… La règle impose que l’on montre.

Quelques subtilités peuvent intervenir dans certains cercles… Mais pas la peine de s’encombrer de ça au début…

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